Quelques mots sur
l’histoire de la médecine.
Un grand nombre de
prétendues découvertes médicales modernes étaient connues de toute antiquité,
telle la circulation du sang.
L’hygiène et la
médecine étaient enseignées et pratiquées dans les temples. Elles sont
représentées par des Déesses telles que Angita qui était adorée par les
Marses au bord du lac Fucin et qui opérait des guérisons par l’emploi des
simples.
La Déesse Hygie
donne son nom à la science qu’elle crée : l’hygiène.
Epioné est celle qui
adoucit les maux. On la représente tenant un bâton autour duquel un serpent est
enroulé (symbole de l’envahissement de l’homme dans les fonctions de la Femme).
C’est de cet emblème qu’on fera le caducée.
De savantes
recherches bibliographiques nous ont appris que, plus de huit siècles avant
notre ère, les Indiens provoquaient L’anesthésie, sans aucun danger, au moyen
d’une préparation de chanvre, cannabis indica, et pratiquaient alors les
opérations les plus graves : ouverture des parois abdominales, suture des
intestins.
Le Parthénon, magnifique
temple élevé sur l’Acropole d’Athènes à la gloire de Minerve, n’est
généralement regardé que comme un édifice religieux. Il avait cependant, à côté
de l’enseignement qu’on y donnait, une destination plus pratique. C’est là
qu’on venait consulter les Asclépiades et c’est là que se faisaient les
accouchements. Et le nom même du Parthénon vient de Partus, enfanter.
Dès que l’homme
usurpa les fonctions médicales de la femme, il se créa, pour justifier cette
usurpation, un passé médical, comme les prêtres s’étaient créé un passé
religieux ; les médecins se sont inventé des ancêtres, tel Esculape, dont
le nom est une parodie des Asclépiades, nom des femmes-médecins en Grèce ;
puis Hippocrate, sur lequel on n’a jamais rien pu savoir.
Au XIVème siècle,
les maîtres et les élèves vivaient en camarades. Les étudiants étaient presque
tous pauvres. Les professeurs devaient être fort malpropres, car, en 1350, les
statuts les obligent à se vêtir convenablement d’une robe violette de bon drap,
présentable et qui leur appartient.
Il existait une
façon de pratiquer la médecine qui n’était pas faite pour inspirer une grande
confiance au public ; aussi, lorsque les rois ou les grands personnages
s’adressaient aux médecins libres, ils faisaient contrôler l’avis des uns par
les autres et, au lieu d’un médecin, en prenaient un nombre plus ou moins grand,
pensant sans doute que l’ignorance multipliée devient la science.
Philippe le Bel
avait douze médecins, entre autres un certain Hermingard, qui possédait l’art
de deviner les maladies à la simple vue et sans tâter le pouls.
Guillaume de
Nangis raconte ainsi la mort de ce roi si bien soigné : « Le roi
mourut d’une longue maladie, dont la cause, inconnue aux médecins, fut pour eux
et pour beaucoup d’autres le sujet d’une grande surprise et stupeur. »
Dans un moment
d’impatience, à la fin de 1393, on les chassa tous de Paris, mais ils
revinrent.
En 1397, deux
moines augustins, qui se disaient magiciens, offrirent aussi de guérir le
roi ; ils lui firent prendre des perles réduites en poudre, ce qui n’eut
pas l’effet qu’ils en attendaient, mais un autre qu’ils n’attendaient
pas : ils furent décapités en place de Grève. A cette époque, c’est ainsi
que les rois payaient leurs médecins.
Pendant que les
hommes faisaient ainsi leur médecine, les femmes continuaient à soigner plus
sérieusement les malades.
Mais cette concurrence
déplaisait aux hommes. En plus d’une ordonnance de 1352 qui interdisait aux
femmes d’administrer aucune ancienne médecine, il existait déjà un édit du 11
novembre 1311 qui faisait défense aux femmes d’exercer la chirurgie à Paris
sans avoir été examinées par un jury compétent.
Les luttes de la
Faculté contre la science libre n’étaient pas toujours suivies de succès
; la population se mettait toujours du côté de ses anciens
médecins ; on se méfiait des nouveaux docteurs de l’École.
En 1348, il y eut
« une grande mort », une peste noire importée d’Orient. Philippe VI
demanda à la Faculté une consultation sur les moyens de combattre le fléau. La
Faculté répondit que le fléau remontait à 1348, parce que cette année-là, le 20
mars, il y avait une conjonction des trois planètes supérieures dans le signe
du Verseau. Et, au dire d’Aristote (un autre grand docteur), la conjonction de
Saturne et de Jupiter suffit déjà pour produire la dépopulation des États.
Pendant ce
temps-là, les malades mouraient, et les femmes étaient exclues des Facultés où
on discutait de tout cela sérieusement.
Faits et temps oubliés