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Accueil du site > Tribune Libre > La permaculture En Marche ! Business et Scolarisation !

La permaculture En Marche ! Business et Scolarisation !

Le documentaire « L'Éveil de la permaculture » est un film propagande sur l'éveil du business et de la scolarisation de la permaculture.

 

LA CORRUPTION DU MEILLEUR ENGENDRE LE PIRE...

 

 
En salle depuis le mois d'avril, le documentaire « L'Éveil de la permaculture » est en fait un film promotionnel au bénéfice de ceux qui tentent de récupérer et de corrompre la permaculture.
 
On ne pensait pas que ça serait possible tant la permaculture représente le dernier espoir pour l'humanité et la dernière révolution possible. Mais apparemment, comme on nous a toujours volé les révolutions, certains tentent de voler y compris celle de la dernière chance.
La permaculture invite chacun de nous, par l'évidence du soin et de l'attention, à agrader son environnement immédiat pour bâtir des écosystèmes auto-fertiles, permanents et nourriciers, en boostant toutes les synergies possibles à l'intérieur du vivant et en prenant pour modèle la forêt.
 
Mais la permaculture est en train d'être pervertie par le business et par sa scolarisation / institutionnalisation.
 ?
On avait déjà nos "profs" qui se prennent pour Dieu, mais voilà une nouvelle génération de profs avec les dents encore plus longues qui prétend carrément posséder les savoirs liés aux synergies dans le cosmos. ?
 
Je ne pensais vraiment pas que la permaculture serait récupérée tant cette recherche de synergie concoure de fait à l'autonomie individuelle et collective, et à des systèmes humains communautaires. Eh bien, non, des gens sont en train d'accomplir l'impossible, c'est-à-dire de rendre hétéronome l'autonomie elle-même. C'est pourquoi le film est gorgé jusqu'à la lie de contradictions (toutes les deux minutes, on dit une chose et son contraire). Il s'agit sans doute d'un film pour dire toute la schizophrénie qui caractérise les individus de cette fin de civilisation.
 
L'esthétique du documentaire — au lieu d'être celle du jardin d'Éden — est intégralement celle de « la formation » et de la scolarisation à fond les manettes. Une quantité dingue de plans sur des stylos-bics et des cahiers ; une quantité quasi totale de situations d'enseignements avec la dichotomie prof/élève est surexploitée. Situations scolaires et scolarisantes en pagaille, quand la permaculture est justement DÉSCOLARISATION, et désinstitutionnalisation des rapports, pour que les richesses de chacun puissent s'épanouir et pour qu'aucun frein ne soit mis à l'agradation !
 
La permaculture invite à un foisonnement à l'horizontal à l'instar de ce qui se passe dans la nature, chaque espèce pouvant jouer sa partition. Mais là non, on a des chefs de files qui s'engraissent et qui profitent du travail de fourmis de tous leurs "stagiaires". Ils peuvent effectivement avoir des lieux exceptionnels puisqu'ils arrivent constamment à avoir des ouvriers qui payent très cher pour pouvoir œuvrer chez eux. Ça doit sûrement être ça le tout dernier stade du capitalisme : avoir des ouvriers qui payent très cher pour travailler.
 
Ce documentaire montre aussi (et apparemment malgré lui) ce qu'est une institutionnalisation larvée... Ils disent que tout ceci se développe "hors-institution", alors que les briques qui sont progressivement assemblées sont les fondations classiques de toutes les institutionnalisations du passé. Tout se met en place pour les futurs processus de distinction, de légitimation, LABEL (étymos : divisions, lambeaux), hiérarchies et autres, car toutes ces choses sont déjà là, larvées, en creux, prêtes à bondir à la gorge du monde (une fois de plus).
 
Un jargon et des concepts inutiles sont créés de toutes pièces pour faire montre d'une complexité/technicité et d'une nécessaire capitalisation du savoir.

Alors que la permaculture s'ancre dans le présent et va directement du cœur à la main. Le concept qui a la palme de l'enfumage et de l'énergie diabolique est celui de « DESIGN »... Quelle HORREUR !
 
Ce mot « Design » cache Prométhée et Descartes. Le drame de notre civilisation est notre tempérament et mœurs prométhéens et cartésiens.
 
Le « design », en permaculture, nous invite à quitter le jardin, pour sortir papier, stylo et ordinateur pour modéliser, planifier, prévoir, de façon démiurgique et prométhéenne comme si l'être humain pouvait connaître et appréhender (et donc prévoir) l'infini des interactions du vivant. Qui peut réellement dire ce que l'implantation d'un groseillier à tel endroit va faire sur l'angélique, l'ortie, le tilleul et toutes les autres espèces et toute la biologie, la physique et la chimie à proximité ?? Personne !!! Sauf Dieu ! Donc, personne !!
 ?
La permaculture, la vraie, pas celle de ces marchands du temple, est épiméthéenne totalement. Elle nous invite justement à retrouver en nous, en vertu d'un processus de réminiscence (ANAMNÉSIS), la pulsation originelle, pour aller du cœur à la main. Bref, exactement l'inverse du cartésianisme ou de l'attitude prométhéenne. La permaculture invite à l'humilité ! Qu'on m'explique l'humilité de ces nouveaux gourous-marchands !
 
La permaculture, c'est retrouver LES ÉVIDENCES à partir de ce qu'il y a de plus intime en chacun de nous (qui vient du fond des âges). Et des gens sont en train de s'organiser pour couvrir les évidences d'un voile, pour que devions ensuite payer pour que le voile soit levé par fragments microscopiques.

A chaque révolution, on reprend le chemin des évidences, et des êtres se dressent pour faire obstruction, ou pour nous conduire dans des labyrinthes et des impasses. Ça suffit !! Je pensais que les chiffres à notre époque concernant les destructions du vivant suffiraient à ne plus voir ce genre de comportement revenir pour cette dernière révolution.

Eh bien si ! Ils reviennent ! Ils vont vous parler de Design, de PDC, de Keyline et de Keypoint, de techniques, de diplôme de permaculture, d'université de la permaculture et de leur stage à 1000 Euros etc.. Ils vont donner naissance à des leaders charismatiques qui se prennent pour Dieu et vous enfument pour leur portefeuille. Et ils vont vous faire raquer raquer et encore raquer, distribuant chaque miette de savoir contre rémunération. « L'aliment favori de la chèvre est le frêne » : gling ! 10 cents d'euros ! « Le saule est le premier à s'épanouir pour les abeilles au printemps  » gling ! Encore 10 cents ! « La poule mange des vers de terre » gling ! 10 cents !
 
Pendant des générations, les papys montraient comment greffer, ou autres savoirs, et aujourd'hui, la marchandisation du monde ayant terminé son œuvre diabolique, les techniques de greffes sont vendues comme le reste !
 
Alors que la permaculture devait signer la fin de la rareté dans la diffusion du savoir, des gens sont en train d'organiser sa rareté avec toutes les techniques modernes à leur disposition (y compris, la propagande de masse via ce film).
 
Mais ils sont encore un peu dans l’œuf. Il faut donc les tuer dans l’œuf (tuer leur business et leur tentative de scolarisation), avant que ne fleurisse par exemple, le Label « Permaculture » sur les produits des supermarchés, et avant que l'État — éternel complice/instrument des pourris —vienne s’immiscer pour mettre en place un système de validation/légitimation pour venir distinguer les "vrais permaculteurs" (ceux qui ne troublent pas le système capitaliste et l'ordre établi) des "faux" (anarchistes, désobéissants, un peu trop libres).

Et l'État avec la distribution du fric arrive toujours à ses fins, c'est (aussi) pour ça qu'il faut sortir la permaculture des logiques de fric !
 
Mais putain, on est encore en train de nous voler la Révolution.
 
Le film est sous-titré : « et si la révolution s'inspirait de la nature ».
 
Pourtant quand une digue saute dans la nature, il n'y a pas de retour-arrière possible. La digue a sauté ! Aucune espèce de plante va tenter de canaliser le flux pour son profit en matière d'irrigation...
 
La permaculture, c'est la nature qui se révolte. Le sauvage en nous. J'invite tous les sauvages de la terre à ravager les business de tous ces vendeurs de stages de permaculture à 1000 Euros les 10 jours. J'invite tous les sauvages de la terre à ravager le mouvement de scolarisation de la permaculture au profit d'une continuation du mouvement général de Déscolarisation tous azimuts. J'invite tous les sauvages de la terre à se rassembler pour faire de la permaculture ensemble gratuitement, intégralement gratuitement. Mais maintenant ça suffit !
 
Nous (comme beaucoup d'autres qui ne sont évidemment pas dans ce documentaire de propagande), organisons là où nous vivons des partages de connaissances permaculturelles pour ZÉRO EURO par jour.
 
Car l'énergie du cosmos, l'énergie de la permaculture, est celle de la grâce, celle de la gratuité !

Plus d'infos :
Sylvain et Mathilde — www.descolarisation.org
 
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Tags : Permaculture




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6 réactions à cet article    


  • vote
    lilou 28 juin 2017 13:11

    57min : "Si on divise le grand gateau des terres arables de la planète par le nombre de personne on arrive à un chiffre entre 1 et 7 hectares de terre arable par personne "

    -Peut-on connaître vos sources et voir vos calculs svp ?
    -Qu’appellez-vous "personne" svp ? (ex : tranche d’age, etc..)

    Il me semble que vous êtes un poil dans les nuages :)

    Merci

    Au passage, rien ne les empêche de restaurer 40ha pour les donner un jour gratuitement plutôt que de laisser -dans l’intervalle- construire des centres commerciaux dessus ou de la monoculture de blé + pesticides. Auquel cas ces gens sont simplement plus matures et responsables que le reste de la population quand à elle totalement incapable aujourd’hui de se prendre en main et d’assumer les responsabilités économiques, la gestion et la prise de risque qu’il y a derrière.

    Le jour où les gens seront prêts, alors au lieu de parler et de se plaindre, ils feront... ils assumeront leur responsabilité et l’équilibre sera naturellement restauré. Le jour ou les clients disparaitrons alors surement que la société sera suffisemment mûre pour se passer d’argent. En s’attaquant à l’offre plutôt qu’à la demande qui résulte du comportement aliéné des gens, il me semble que vous recommencez à vous réaliéner dans un faux combat, l’argent est rendu légitime par le comportement des consommateurs, attaquez-vous aux clients d’éric escoffier plutôt qu’à lui.


    • vote
      lilou 28 juin 2017 21:27

      Je me suis un peu renseigné sur la question mais le but de mon propos était d’établir un dialogue avec les interessés.

      Pour ce que j’en sais, il existe encore beaucoup de problématiques liés au recensement de la population et l’arabilité des terres ne tient pas compte de différentes problématiques majeures..

      https://donnees.banquemondiale.org/indicateur/AG.LND.ARBL.HA.PC

      Les chiffres données sont exportables et on peut voir, en recoupant quelques données au pif que, grosso-modo l’ordre de grandeur est là.

      Tout ça pour dire que si "l’humain avait besoin de 1 à 7hectares par personne de terre pour être heureux et vivre correctement" alors nous ne le serons jamais. Il faut donc refaire une passe pour s’interroger sur cette "nécéssité" de posséder de la terre et dans ces proportions pour vivre correctement et être heureux... Avec des axiomes faibles, les conclusions s’écroulent.


    • vote
      Clocel Clocel 28 juin 2017 16:29

      L’écoconstruction avait promu à la base, le concept de chantier participatif.

      Tu participes au chantier, reçoit gratuitement une formation, tu es nourri et généralement une solution d’hébergement est proposé sur le site, mode camping.

      C’est en train de dériver gentiment vers le mode business aussi...

      Le film Demain aurait mérité d’être debunker aussi.

      Manifestement, ceux qui l’ont vu ont oublié d’enlever leurs lunettes roses.


      • 3 votes
        DJL 93VIDEO DJL 93VIDEO 28 juin 2017 17:32

        J’ai été horrifié de voire qu’il y avait des stages de permaculture payant où les gens sur l’herbe se tenaient la main en chantant ... J’avoue avoir eu peur de cette fausse fraternité simulée ... Il faut je crois éviter ces stages de permaculture payant où on y apprends pas grand chose.
         
        Il y a de bons livres de permaculture comme celui Fukuoka "La révolution d’un seul brin de paille" ... ou les livres de Sepp Holzer qui fait pousser des citronnier dans les montagnes enneigée d’Autriche ...


        • vote
          llsalv 29 juin 2017 12:50

          Je trouve l’affolement des intervenants un peu surfait.

           
          S’il faut s’arracher les cheveux c’est sur les chiffres qu’ils donnent au début et qui sont terribles en effet.
          Mais que des marchands du temple soient prêts à faire du fric avec tout et donc avec la permaculture, pourquoi pas ?
          Tant qu’il y a aura des gogos...

           
          Ceux qui veulent lutter n’ont pas besoin de pousser des cris d’orfraie.
          Avec les outils du Web 2.0 ont peu faire jouer l’intelligence collective à fond les manettes et partager les savoirs.
          Bref, la révolution permaculture n’a pas à craindre d’être récupérée par les organismes de formation.

           
          Elle a seulement à craindre de ne pas trouver son public à temps alors qu’elle en a les moyens.

           
          Maintenant le public... vu comme il est "en marche !", je me demande s’il ne faudra pas qu’il la rate, la marche, pour se remettre debout...
          Bref, la permaculture vaincra, c’est sûr (faute de combattants ? smiley) mais le plus tôt sera le mieux et, dans cette perspective, la pub que vont lui faire les "capitalistes" n’est peut-être pas une mauvaise chose finalement non ?


          • vote
            Mathilde Anstett amathilde 8 juillet 2017 11:23

            La réponse de Adrien Bellay et Clément Fleith à notre critique :
            http://www.descolarisation.org/index.php/accueil/terre-et-permaculture/527-reponse-d-adrien-bellay-et-clement-fleith-suite-a-notre-critique-du-film-l-eveil-de-la-permaculture

            À laquelle nous répondons à notre tour :
            http://www.descolarisation.org/index.php/accueil/terre-et-permaculture/528-reponse-a-clement-fleith-et-adrien-bellay-2

            Concernant la terre disponible pour chacun le un à sept hectares prend en compte le fait d’avoir des animaux domestiques ce qui n’est pas une évidence en soi. Si on reste sur l’idée de 0.188 hectare de terre arable par personne, c’est déjà pas mal, ça signifie un jardin de 200m2 par personne, on peut y insérer un petit poulailler, un petit élevage piscicole pour les besoins de viande des uns. Si on prend en compte le fait qu’en réalité on dispose de 4 hectares chacun -mer et pôle compris-, dont 200m2 de terre arable pour le jardin, ça laisse un marge large pour trouver notre nourriture ailleurs que dans le jardin ! On peut aussi imaginer que les habitants du littoral dispose d’une grande surface pour pêcher, et récolter les fruits de la mer. Et puis n’oublions pas qu’on peut faire pousser des légumes et des fruits dans le désert, donc le fait qu’un espace ne soit pas cultivable n’est pas une fatalité. En permaculture le but n’est pas de cultiver tout l’espace qui nous entoure, on prend en compte aussi la nécessité de zone restées sauvages, qui sont source d’abondance aussi. On prend en compte aussi les espaces de cueillette et de chasse (pour les viandards, toujours). Si on laisse une large place aux espaces sauvages et qu’on enclot de petits espaces de jardin ou pour une famille, l’abondance se recrée toute seule. Et on peut aussi penser en terme de jardins collectifs et de mutualisation des ressources. Et puis les chiffres sont difficiles à manier, il y a tellement de données qui entrent en compte pour définir le rendement, la fertilité, les besoins d’une personne...
            Ajoutons à cela que la croissance de la population n’est pas une fatalité mais qu’on peut un jour imaginer une régulation intelligente des naissances pour accroître l’espace par personne s’il en manque. 

            Mathilde Anstett pour descolarisation.org



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