Faites attention avec les banques dites "étiques". Prenez bien soin de vérifier que telle u telle banque "coopérative" n’est pas une extension d’un groupe bancaire privé, comme la Caisse d’Épargne Écureuil, par exemple. Avec l’extrait suivant, on rebondit aussi sur le débat DSK. D’une pierre, deux coups. Ne nous laissons pas enfumer.
« La mise en place d’un grand pôle financier public. » Voilà
la promesse qu’adresse, au printemps 99, Dominique Strauss-Kahn aux
députés communistes. C’est que le groupe PC à l’Assemblée bougonne. D’
« établissements de crédit à but non lucratif », les Caisses d’Epargne vont se transformer en en « banques coopératives », et nettement plus lucratives – un « véritable bouleversement » comme le titre La Tribune (7/02/00).
En fait de « grand pôle financier public », Libération le félicite : «
Et de cinq. Après le GAN, le CIC, la Marseillaise de Crédit et le
Crédit Lyonnais, Dominique Strauss-Kahn n’avait plus qu’un dossier à
boucler pour achever son grand œuvre, connu sous le nom de code de
‘restructuration du secteur financier’ : la cession du Crédit foncier de
France (CFF). Depuis hier, voilà l’affaire réglée. (…) L’Etat s’est
débarrassé de la dernière banque publique » (Libération, 11/07/99). On ne saurait mieux dire : bon débarras ! Devant pareille « œuvre », le ministre des Finances s’auto-congratule : « Le secteur financier public a été remis sur les rails. » Et comment ? En supprimant « le secteur financier public » ! Même le quotidien patronal Les Echos est surpris de cette prouesse : « La réduction spectaculaire de l’emprise du public, depuis deux ans, se réclame du réalisme » (7/10/99).
C’est qu’à chaque fois, DSK sait trouver les mots qui touchent. Pour
l’ouverture du marché de l’électricité, par exemple, trait de génie, il
avait inscrit un « droit à l’énergie », et ça avait marché : les
parlementaires avaient approuvé. Pour la « privatisation des Caisses
d’Epargne », il ajoute un petit mot sur le « développement durable » et contre « l’exclusion bancaire ». Ca fait joli, et ça marche encore.
Dix ans plus tard, en fait de « développement durable », l’Ecureuil est devenue une « vraie banque » :
il s’est lancé à fond dans la spéculation. Jusqu’à la débâcle record de
Natixis – près de 10 milliards épongés par les contribuables…
Source : http://www.cadtm.org/Les-sept-peches-capitaux-de