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Commentaire de ffi

sur Hervé Kempf : "Il n'est pas évident qu'on arrive à revenir à la démocratie"


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ffi 23 février 2011 23:46

Il est évident que celui porté au pouvoir n’a pas toujours matériellement le temps de demander l’avis de la population pour savoir ce qu’elle exige et donc, il agit souvent de son propre chef.
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De plus, la population, du fait de son grand nombre (bien plus grande qu’une cité grecque) est traversée par de multiples opinions contradictoires, dont une synthèse exhaustive prendrait un temps infini et serait donc sujette aux désidératas de celui qui la réalise. C’est donc une excellente raison pour le chef d’invoquer l’urgence et ne demander l’avis de personne (comme pour le renflouement bancaire...)
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Dans le système actuel, je le répète, il n’y a pas de volonté générale, mais il n’y a que des volontés particulières, vouées à une éternelle confrontation. La notion de volonté générale est une notion abstraite, sans existence réelle, contrairement à l’accord qui est concordance réelle de volontés particulières. Du fait de son abstraction, cette notion de volonté générale est donc manipulable à merci, ce qui permet à bon compte d’agir en dehors de tout accord concret : la publicité d’un sondage d’opinion favorable suffit à justifier l’action.
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La démocratie n’est possible qu’à un petit niveau, dans les groupes dont la taille permet aux gens d’avoir matériellement le temps de s’accorder.
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Au niveau de l’Etat, celle-ci est totalement infaisable concrètement, et les pseudo-instruments inventés pour compenser cette impossibilité (sondage d’opinion, presse, suffrage, partis) sont tellement manipulables que l’état se trouve chaque fois emparé par les oligarchies, qui peuvent alors l’utiliser en faveur de leurs intérêts particuliers, certes en prenant garde de ménager les apparences.
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Le fait de devoir inventer tout un tas de règlements pour en compenser les failles, comme le firent les grecs, n’est que la démonstration de la non-fonctionnalité en pratique du concept, révélant que le fonctionnement réel de la démocratie n’est jamais conforme à sa désignation.
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Cette profusion et sophistification croissante des règlements de la démocratie pour s’auto-encadrer en fait un processus totalitaire.
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C’est un phénomène similaire au libéralisme pour lequel certains déduisent de ses résultats catastrophiques la nécessité de l’appliquer d’avantage. L’UE abonde en règles sur tous les aspects pour "libéraliser" et mettre en concurrence.
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Ainsi est le lot des fausses théories. Elles finissent en jus de boudin.
Non fonctionnelles, rejetées par le réel, elles s’essayent à le forcer, mais la réalité s’en défend alors avec une vigueur insoupçonnée.
Ainsi voilà l’homme orgueilleux ramené à sa modestie !


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