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Commentaire de bOvinus

sur Un djihadiste Afghan dans le Donbass aux côtés de Novorossia


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bOvinus bOvinus 31 juillet 2014 12:47

Sur les critiques anti-Poutine, comme quoi il soutient Israël, l’Empire et Belzébuth en personne.
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Sa position est très simple à comprendre si on n’a pas l’esprit tordu. Certes, "Vlad" n’est pas un ange, et les gens qui gravitent autour de lui encore moins. Beaucoup de Russes (y compris moi-même) lui vouent en fait une assez cordiale détestation. Seulement, ils comprennent aussi parfaitement bien le contexte.
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1. Une Russie sans un chef à peu près capable, quelles que soient, du reste, ses positions idéologiques et morales, ce serait la fin de la Russie. Et il vaut toujours mieux un Poutine qu’un trisomique comme Gorby ou un pochtron taré comme l’était l’infâme Boris.
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2. La Russie est un pays immense, en fait c’est même bien au-delà, c’est à la fois un monde à part et une civilisation à part, ayant de lourdes responsabilités dépassant très largement le cadre de ses frontières culturelles. Ce qui explique qu’elle soit contrainte assez souvent à faire des choix pas forcément simples. C’est pourquoi entre Israël et la Palestine elle choisira Israël, surtout qu’il y a une assez large et remuante communauté judéo-russe en Russie et en Israël.
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3. La position de ce qu’on pourrait nommer les oligarques d’État qui sont aujourd’hui au pouvoir en Russie est aussi très simple. Dans les décennies 1980-1990, ces gens avaient l’ambition de s’intégrer à l’oligarchie occidentale et étaient prêts à payer leur place au prix fort. Néanmoins, les occidentaux leur ont clairement fait comprendre que le mieux qu’ils pouvaient espérer était un statut de Rois-nègres. Et en ont profité pour les arnaquer partout où c’était faisable. Les oligarques russes ont mis 20 ans à comprendre la leçon, et ont surtout capté que si ils voulaient continuer à exister, leur seule garantie était la Russie elle-même, à savoir, ses richesses et surtout sa puissance militaire. Ils ont donc changé de stratégie et ont opté pour une relative auto-suffisance. Le moment de cette rupture est l’arrivée de Poutine au pouvoir. Sa politique, c’est quoi ? Aux "révolutions colorées", sa réponse fut le "conflit gelé" (Haut-Karabakh, Transnistrie, Ossétie du Sud et à présent, le Donbass). Au projet d’Union transatlantique, il oppose l’Union eurasienne. À la posture de plus en plus menaçante de l’OTAN, il répond par une profonde modernisation de l’Armée Rouge. Au post-modernisme agressif occidental, il réplique par un néo-conservatisme russe. Tout cela est très largement soutenu par la population russe, qui en a franchement marre de ce que certains dissidents ici appellent le "mondialisme".
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Tout cela est finalement très logique et clairement fait dans un esprit éminemment politique. Non, Poutine n’est pas un ange. Mais il n’est pas non plus un abruti, et semble être resté suffisamment russe pour avoir encore une conscience. C’est pourquoi il bénéficie d’un soutien assez fort dans son pays et même bien au-delà.


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