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Commentaire de Le Gaïagénaire

sur Big Buziness avec Hitler


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Le Gaïagénaire 22 août 2014 17:30

bubul01 (---.---.---.132) 20 juin 10:53

"Sans doute par peur que cette manne se tarissent si on découvre d’ou ça vient !"

      "Cela signifie que, règle générale, nous ne réalisons pas que l’on a fait l’objet d’un subtil modelage aux exigences de l’institution (de la société), puisqu’il fait partie de notre formation. J’anticiperai en précisant que cette formation commence au berceau et se poursuit, au-delà de l’éducation parentale, elle-même souvent conditionnée par l’institution, par l’éducation sociale, la socialisation. En vue de nous convaincre, Castoriadis nous enjoint ensuite à nous demander[84] :

"quelle est la part de tout votre penser et de toutes vos façons de voir les choses et de faire des choses qui n’est pas, à un degré décisif, conditionnée et co-déterminée par la structure et les significations de votre langue maternelle, l’organisation du monde que cette langue porte, votre premier environnement familial, l’école, tous les « fais » et « ne fais pas » qui vous ont constamment assailli, les amis, les opinions qui circulent, les façons de faire qui vous sont imposées par les artefacts innombrables dans lesquels vous nagez, et ainsi de suite."


     "Contrairement à Merleau-Ponty, qui refuse l’absolue clôture par l’institution, naturellement évolutive, 

"Castoriadis insiste sur le fait que l’institution «  produit, conformément à ses normes, des individus, lesquels, par construction, sont non seulement capables de, mais obligés à reproduire l’institution » et constituent donc des « fragments ambulants de l’institution de [la] société »[85], un peu comme les milliers de gouttes d’eau qui sont enfermées dans un vase n’évoluent toujours qu’à l’intérieur de celui-ci et sont toujours collectivement en tant que gouttes agglutinées, en forme de vase. Ainsi, pour lui, l’examen de la façon dont fonctionnent le magma imaginaire social et ses institutions au sein d’une société révèle l’existence d’une clôture (fermeture sur elle-même). Cela a des répercussions au potentiel dramatique tel que le suggère la fin du passage suivant[86] : 

"Toute société (comme tout être ou espèce vivante) instaure, crée son propre monde, dans lequel, évidemment, elle « s’ » inclut. (…) Il serait même insuffisant de dire que toute société « contient » un système d’interprétation du monde. Toute société est un système d’interprétation du monde ; et, ici encore, le terme « interprétation » est plat et impropre. Toute société est une construction, une constitution, une création d’un monde, de son propre monde. Sa propre identité n’est rien d’autre que ce « système d’interprétation », ce monde qu’elle crée. Et c’est pourquoi (de même que chaque individu) elle perçoit comme un danger mortel toute attaque contre ce système d’interprétation ; elle la perçoit comme une attaque contre son identité, contre elle-même.


      "Castoriadis soulève ici un point crucial : la tentative de remettre en question le système d’interprétation du monde d’une personne fermée sur sa conception, résulte en un braquage, dû au sentiment d’être attaqué dans son identité profondément ancrée. Là réside l’un des fléaux les plus destructeurs entre les humains : la peur de l’autre qui proviendrait, comme je l’expliquerai plus loin, de la peur de l’autre en soi, la peur de l’inconnu en soi, de ce qui nous est inexploré, notre face cachée de Lune dont on redoute les conséquences, si elle venait qu’à nous être dévoilée. Dans une société étant composée d’un grand nombre de personnes encastrées dans leurs idées qui se veulent fixes, même si elle se prétend être une société ouverte, le résultat à l’échelle collective peut laisser à désirer."

[83] C. Castoriadis, L’imaginaire, supra, note 19, p. 222-223. ; [84] Ibid., p. 223. ; [85] Ibid., p. 223. ; [86] Ibid., p. 226.


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