Bismarck, fer de lance de l’Allemagne
La lutte contre le socialisme occupe la dernière décennie au pouvoir de
Bismarck. Elle lui donne l’occasion de tenter une alliance entre les
autres forces politiques, les protectionnistes, les libéraux voire les
catholiques (dont l’appui est bien plus réservé) contre un mouvement
qu’il perçoit comme hostile à la monarchie. Bismarck n’a jamais été
insensible à la question ouvrière et il a longtemps caressé l’idée de la
rallier à des positions conservatrices, en s’opposant notamment aux
politiques prônées par les libéraux. Mais le socialisme qui émerge à
partir de 1875 avec la fusion de ses branches marxiste et lassallienne,
est trop nettement révolutionnaire pour ne pas inquiéter le chancelier.
Bismarck mène une politique habile pour lutter contre cet adversaire
mais il connaîtra là encore un échec relatif. Il fait voter une loi
antisocialiste en 1878, qui sera ensuite prorogée quatre fois jusqu’en
1890. En parallèle, il crée toutefois un système de sécurité sociale
très avancé pour son temps par ses lois de 1883 sur l’assurance-accident
du travail, de 1884 sur l’assurance-maladie et de 1889 sur
l’assurance-vieillesse. Quoiqu’il n’ait pu aller aussi loin qu’il
l’avait prévu (en créant un système totalement étatique),
La sécurité sociale, c’est révolutionnaire, comme toute révolution, c’est une émasculation des libertés !La sécurité sociale, et notre maitre, nous nous sonnes son esclave !