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Commentaire de morice

sur Ariane Walter au sujet du cigare de Valls


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morice 1er avril 2015 12:08

Jean Claude Michea : propagande pour un penseur de DROITE... et hop, voilà comment vos propos les amènent, les fascisants...


le "libéralisme progressiste" il dit, votre Michéa...


Un tel mépris de la rigueur élémentaire surprend. Mais la raison en est simple : Michéa ne cherche pas, il a trouvé et il prêche, il est pressé. Il ne connaît que la thématique de la décadence, qui nourrit les fantasmes de régénérescence, de réforme morale, de retour aux origines perdues, toutes thématiques dont les assonances intellectuelles se situent depuis la Révolution française du côté d’une littérature politique réactionnaire. Rechapées en critique de gauche, mélangées à un peu d’éloge de la gratuité et à une critique du capitalisme qui n’est en réalité qu’une critique du consumérisme et surtout des consommateurs, placées sous le haut patronage de Debord, Mauss, Proudhon, Leroux, le jeune Marx, Castoriadis, Lasch, Orwell, etc., les thèses de la tradition antirévolutionnaire et anti-Lumières deviennent alors méconnaissables. La mayonnaise peut alors être vendue comme sommet sans pareil du courage politique et de l’acuité critique à des lecteurs de gauche un peu éberlués ou à des dirigeants socialistes en quête d’alternative au socialisme, un tant soit peu mise en forme de doctrine médiatique.
Il est pourtant avéré, et depuis longtemps, que courir après l’extrême droite ne profite qu’à elle. Quant à la question morale, devenue la bannière idéale d’une gauche enfin « décente », -avec ce que le terme de décence tel que l’emploie Michéa laisse entendre de nature essentielle, opposée aux perversions et aux artifices, bien loin de la conception qui fut celle d’Orwell- elle est au mieux source de dépolitisation, au pire détournement pitoyable. Toute la ruse est qu’au nom de l’abandon des couches populaires, ou plutôt de certaines d’entre elles, Michéa en vient non pas du tout à rénover un discours de classe, mais à proposer un tout autre clivage, éthique en apparence, qui ne peut avoir pour effet que de décomposer plus encore le paysage politique sur son flanc gauche. Nourrissant la demande d’ordre et la recherche éperdue d’identité, les livres de Michéa sont à mettre au nombre des produits délétères des crises les plus profondes du capitalisme.


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