La guerre au Yémen cache la confrontation entre l’Arabie
saoudite et l’Iran, deux pays qui se trouvent chacun dans une alliance
régionale différente et qui tentent de renforcer leur influence au Yémen. dont
la place géographique Contrôlant le détroit de Bab AL-Mandeb , passage obligé
vers le canal de Suez, le Yémen peut menacer le passage d’une partie importante
du commerce mondial dont 40% de l’exportation pétrolière des pays du Golf.
Une autre recomposition régionale et internationale est possible et souhaitée
par les Américains. Il s’agirait de repositionner les forces en place dans la
région et d’accorder une place au Frères musulmans en créant une alliance plus
large. Les Etats Unis ne sont pas hostiles à l’arrivée au pouvoir des
mouvements islamistes dits modérés tels que les frères musulmans, comme ils
l’ont déjà montré lors des expériences tunisienne et égyptienne. Ils ont échoué
en Syrie à renverser le régime du président Assad qu’ils n’ont pas pu abattre
malgré tous les soutiens apportés par les pays de la région et les puissances
internationales. La défaite amorcée en Irak de l’Etat islamique (Daêch) les
amène à revoir de nouveau leur stratégie et ils ont donc besoin d’une grande
alliance comme celle qui s’est organisée pour le Yémen et qui serait plus
prometteuse pour faire face à l’axe regroupant l’Iran, la Syrie, l’Irak
officiel, Hezbollah au Liban et certains organisations palestiniennes. La
guerre au Yémen, de par la configuration géographique, est une guerre
géopolitique. Les Yéménites ont toujours su résister aux envahisseurs, c’est
une réalité de l’histoire que la force des pétrodollars des monarchies du golfe
ne suffit pas à modifier.