A vouloir souvent se différencier.... n’est-ce pas normal de finir par être différencié ?
—
Bien plus qu’à l’islamisation, nous assistons aujourd’hui à l’anglo-saxonisation de la France.
Au programme : discrimination positive, hygénisme, répression policière, judiciarisation des rapports et - ce qui nous concerne ici - communautarisme. Et pour l’économie c’est la disparition totale de la notion de bien commun.
Cette anglo-saxonisation est un package, on ne peut en choisir une partie et rejeter l’autre.
—
Que se passe t-il aux US par exemple ?
Bien que les noirs y soient présent et libres depuis quelques temps, la société Étasunienne connaît un très faible taux de mariage mixte. Les population ne se mélangent pas, elles cohabitent en s’évitant le plus possible. Mais cela correspond à la doctrine économique du lieu (entre autre) : Chacun paye pour lui, on ne met rien en commun.
Alors chacun peut ignorer l’autre, ou se différencier à outrance de l’autre. La notion de collectif est faible, mais on en doit rien à personne : tu crèves je m’en tape, je crève je ne demande rien.
—
Dans les pays européens, et particulièrement en France, la notion de collectif est, ou était beaucoup plus forte.
La mutualisation est importante : Chacun paye pour les écoles, même celui qui n’a pas d’enfant. Même celui qui est en parfaite santé doit financer la désintox de son voisin peut-être irresponsable.
Mais cette mise en commun à un coût : on doit être avant tout citoyen français.
Chaque citoyen français paye pour les autres citoyens français. Peut importe la couleur de peau, la religion, les origines, les idées politiques, pourvu que cette identité française soit la plus forte (sans être exubérant, car ce qui est sûr et connu n’a pas besoin d’être affirmé).
Mais dès lors que d’autres identités prennent le pas, dès lors que des gens revendiquent des appartenances fortes et exclusives, le pacte se rompt. "Pourquoi moi, citoyen/citoyenne français/e, devrais-je payer (au sens large) pour quelqu’un qui m’exclue de sa communauté ?".
—
Pour revenir à la vidéo : la presque totalité des gens ne ressentent aucune gène en étant assis à côté d’un malien en costard. Il est noir, mais français avant tout. En tout cas, rien ne permettrait de supposer qu’il en soit autrement.
Le foulard musulman, porte en lui la marque de la différenciation. La femme le portant montre qu’elle est musulmane, c’est même la première chose qu’elle souhaite qu’on voit : et de facto c’est la première chose que l’on voit. Celui qui n’est pas musulman prend de plein fouet cette affirmation de la différence.
En ce qui concerne le rastafarisme, c’est un mouvement marginal qui ne revendique rien, de même pour les hippies, c’est du folklore. Les juifs orthodoxes quant à eux provoquent également une gène, mais leur faible nombre, le joker Shoa, ainsi que le fait qu’ils aient "toujours" été là (à ne pas négliger) leur permet d’éviter les invectives.
—
Les communautariste en général doivent se poser une question :
Veulent-ils vouloir être différenciés, avoir des droits spécifiques, pouvoir "faire ce qu’ils veulent" en tant que communauté ? Et dans ce cas ils doivent accepter d’être effectivement différenciés.
Ou bien ne vaudrait-il pas mieux garder une partie de son identité privée, et faire valoir plutôt ce qui est commun ?