Amis ayant la raison en vous, souvenez vous, voici ce qui me semble juste : La destinée est la nécessité
générale,
l’enchaînement
des événements
liés
entre eux. C’est ou la cause créatrice,
ou le Dieu suprême,
ou le second Dieu créé par Dieu, ou la science de toutes les choses du
ciel et de la terre établie
sur les lois divines. La destinée
et la nécessité
sont liées
entre elles par un lien indissoluble ; la destinée produit les commencements de toutes choses, la nécessité
les pousse à
l’effet qui découle
de leurs débuts.
La conséquence
de cela est l’ordre, c’est-à-dire
une disposition de tous les événements dans le temps ; car rien ne s’accomplit
sans ordre. De là
résulte
la perfection du monde ; car le monde a l’ordre pour base, c’est dans l’ordre
qu’il consiste tout entier.
Ces trois principes, la destinée
ou fatalité,
la nécessité
et l’ordre, dérivent
de la volonté
de Dieu, qui gouverne le monde par sa loi et par sa raison divine.
Ces principes
n’ont donc aucune volonté
propre ; inflexibles et étrangers à
toute bienveillance comme à toute colère, ils ne sont que les instruments de la raison éternelle,
qui est immobile, invariable et indissoluble. Ainsi la destinée
vient la première
et, comme une terre ensemencée,
contient les événements
futurs ; la nécessité
suit et les pousse à leur accomplissement. En troisième
lieu, l’ordre maintient le tissu des choses qu’établissent la destinée
et la nécessité.
C’est donc là
l’éternité
sans commencement ni fin, maintenue dans un moment éternel
par sa loi immuable. Elle s’élève
et retombe alternativement, et, selon la différence
des temps, ce qui avait disparu reparaît.
Car telle est la condition du mouvement circulaire : tout s’enchaîne
sans qu’on puisse déterminer le commencement, et il semble que toutes choses se précèdent
et se suivent sans cesse. Quant à
l’accident et au sort, ils sont mêlés
à
toutes les choses du monde.
Paix et respect, merci à l’esprit , la connaissance et la raison.