Avant toute chose,
je dois préciser que je suis issu du monde de l’industrie pour
avoir commencé à serrer des boulons à 15 ans et pour finir
ingénieur autodidacte en « process » et maintenance de
site pétrochimiques, plus généraliste que spécialiste, j’ai
participé à de très grosses opérations pouvant faire intervenir
plusieurs milliers de personnes sur plusieurs années. Mon niveau sur
les échelles de compétences n’est pas de la prétention de
l’expert, mais un minimum de sens pratique et technique est
largement suffisant pour comprendre de quel côté penche le rapport
risques-bénéfices de la seule technique permettant l’extraction
du gaz de schiste.
Les premières
lignes du discours de politique orientée, version républicaine, de
« Dgse » suffisent à elles seules pour discréditer le
personnage qui semble n’être qu’un simple partisan militant,
activiste de l’intérêt privé au détriment du bien commun. Ce
que ne dis pas ce monsieur Pascot, qui reste un collaborateur
socialiste tirant son épingle du jeu dans la débâcle d’une
gauche qui, comme Jupé, reviendra après son exil en conquérante
par le lessivage des mémoires, c’est que la technique de
fracturation hydraulique permet le lessivage de la roche sédimentaire
pour extraire des microbulles de gaz tout en raclant des particules
de mercure, de plomb, d’arsenic, d’uranium, de radium 226,
même de sélénium, de Thorium, etc. (Sur la zone de 2 permis
d’exploitation — Nant et Montélimar, au-dessus de Montpellier,
il existait des mines d’uranium), le tout ajouté aux 150 m3
d’additifs chimiques (acides, gels, biocides, etc.) pour 20 000 m3
d’eau et 500 m3 de sable pour 1 seul tuyau de 15 cm de
diamètre d’une longueur minimum de 3 km, sachant qu’autour
d’un puits il peut y en avoir de 12 à 20. Imaginez la quantité
d’eau nécessaire et la quantité polluée définitivement, car il
n’existe aucune technologie pour retraiter ce qui va rester après
que le gaz aura été récupéré. Une pression d’injection du
fluide (eau+additifs chimiques+ sable) d’environ 600 bars (Plus
haut niveau de normes API) va permettre de fissurer la roche mère.
Il faut s’attendre à ce que des fissures naturelles deviennent des
vecteurs de déperditions d’une partie des eaux polluées
injectées, cette dernière suivra des chemins insoupçonnés et
pourra remonter en surface à des dizaines de kilomètres de distance
sur des échelles de temps de quelques jours à plus de cent ans,
voire 1000 ans ! Durant la production qui pourra durer d’1 à
4 ans (ceux qui disent plus sont plus que des menteurs) le niveau de
bruit sera de 90 dB (équivalent d’un cri très puissant, un
peu inférieur au marteau piqueur) évidemment 24/24H. Je vous laisse
imaginer la nuisance selon les vents portants... Les risques sont
démentiels, des gens, des animaux, vont mourir pour une pseudo
histoire d’indépendance énergétique et de fallacieux arguments
sur l’emploi, résultats : L’eau va coûter de plus en plus
cher, certains risquent d’être brûlés par acide sous la douche,
dans beaucoup d’endroits l’eau du robinet ne sera plus potable et
même dangereuse, des sources ou des puits qui abreuvaient les
animaux de prairies risquent vraiment d’être polluées et nous
mangerons leur viande tout comme les légumes arrosés aux résidus
d’arsenic, de plomb, etc. Le prix de la nourriture va augmenter,
comme notre dépendance à ceux qui nous interdisent déjà nos
propres productions de semences... que dire des laboratoires qui
feront fructifier leurs bénéfices pour le traitement des cancers et
autres pathologies. Les marchés pourront spéculer sur les
ravitaillements de zones infectées, comme ils spéculent sur la mort
d’un Syrien, d’un Afghan, d’un Africain, de nos grand-pères et
grand-mère sur le marché de la morgue, du cercueil et des
hospices... Honnêtement objectivement, techniquement, l’exploitation
du gaz de schiste est plus proche du crime contre l’humanité que
de la simple équation marchande.