@l’argentin
Vous me flattez jeune homme, vous êtes donc sur la bonne voie si vous vous reconnaissez en moi, attendez, l’Argentin, j’ai pas mal d’anciens amis qui ont migré en Amérique du sud en 44, vous êtes peut être, même certainement, le petit fils de l’un d’entre eux si ça se trouve, car le monde est souvent petit, vous savez, bon sang ne saurait mentir entre gens de la gauche authentique, vous êtes sûrement l’un d’eux, l’un de leurs dignes héritiers, combattifs, vaillants, honorables et loyaux, vous pouvez être fier, si c’est le cas échéant, de vos origines, nobles, hélas, trop souvent incomprises dans ce monde chaotique devenu incompréhensible aujourd’hui pour qui n’a pas vécu le front, le baptême du feu, l’incomparable odeur de la chair brûlée au petit matin, le gaz moutarde dans les narines, le fumet de tant de souffrances accumulées en de si courts instants, qui rendrait n’importe qui ayant connu les effluves du lance flammes poète et chansonnier, de charmants délices devenus passés de mode actuellement, hélas, ce qui explique le chaos d’extrême droite qui règne un peu partout aujourd’hui, oui, si je n’étais pas si casanier après la campagne de 43, j’aurais sans doute suivi mes amis pour l’outre atlantique, mais on ne se refait pas n’est ce pas, un Français reste un Français, même si la France, partout où il va, il l’emporte avec lui dans son coeur.

.

Faites moi plaisir et honorez votre père, Monsieur l’Argentin, votez François Hollande en 2017, il sera fier de vous. Je suis déjà fier de vous. Mais de grâce, faites donc des reprises du grand Charles Trenet plutôt que votre cacophonie inaudible pour mon sonotone avec votre groupe de musique champêtre, croyez moi jeune homme, vous gagneriez en notoriété, c’est un conseil d’homme de gauche authentique que je vous donne, car j’ai bien connu le monde de la chanson autrefois, la môme Piaf ne m’était pas étrangère, héhé, et avec elle, tous ces artistes prestigieux qui ont eu le courage de chanter pour l’occupant dans des conditions difficiles dans les music halls, en diffusant insidieusement les valeurs de la gauche authentique aux oreilles ennemies, j’avais mes entrées à radio paris, ha ! C’était le bon temps gamin, le bon temps, si vous saviez comme j’étais heureux en ce temps là, si vous saviez...