Marine n’a pas dominé ce débat, elle a en revanche acculé Macron à se montrer tel qu’il est réellement : technocrate, arrogant, élitiste, sermonneur avec son air de petit garçon hautain. Macron m’a fait penser au manager qui te convoque dans son bureau pour t’annoncer que tu es viré, mais qu’au final c’est pour ton bien. Marine n’est pas venue pour tenir une conversation de salon, elle a engagé le fer avec courage face au représentant de la France orgueilleuse et méprisante, au futur secrétaire d’État de Merkel. Marine l’a joué nature, il l’a joué technocrate.
Contrairement à ce que pense la meute des journalistes, le choix de l’attaque du bébé Hollande a été le bon, l’objectif n’étant plus à ce stade l’adhésion mais l’abstention différenciée. Bon ok, peut-être un peu lourdingue à répéter "bébé Hollande" et "En Marche refuge des socialistes", mais c’est une réalité que les Français les moins au fait des évolutions du système de paiement Target2 vont très bien comprendre.
Alors bien sûr, elle ne s’est pas imposé dans tous les domaines, comme le volet économique avec des termes confus sur la sortie de l’euro/écu/franc, à savoir comment sortir de l’euro sans donner l’impression d’en sortir pour ne pas effrayer les 3/4 des Français défavorables à cette mesure (selon sondage). Macron a eu l’avantage, mais son exemple du paysan du Cantal qui la joue businessman mondialisé en allant faire brouter ses brebis dans les alpages en Italie n’a pas dû en convaincre beaucoup. À l’inverse, elle a été est beaucoup plus lucide sur la défense, la sécurité, la justice, l’immigration, le fondamentalisme ou la politique étrangère. Se faire traiter de parasite par "Pensez printemps" en conclusion, les Français apprécieront.