Mais je crois qu’il y’a aussi autre chose de plus profond
dans le traitement médiatique de cette crise.
Bien sur, parler de l’impérialisme américain est très mal
vu par le milieu médiatique (affirmer que la Russie déstabilise un pays est
bien plus facile à dire, il y’a là aussi tout un univers mental qui sous tend
ce réflexe qui serait trop long à explorer ici ). Mais ça va encore plus loin.
C’est que la notion de « guerre économique » est perçue dans certains
milieux comme quelque chose d’inacceptable. C’est exactement ce qu’expliquent Christian Harbulot et Ali Laïdi, il
existe de très fortes résistances conscientes ou inconscientes à cette notion.
En réfléchissant bien,
je pense que c’est lié à l’idéologie du marché : celle qui postule un doux commerce pacificateur et distributeur de richesses dans
un système de concurrence libre et non faussé dans une finalité
d’enrichissement et d’épanouissement matériel. Quand on a cette vision du monde,
il est facile de percevoir que la notion de « guerre économique »
est assimilée à un viol mental et ça devient un sujet de crispation consciente
ou inconsciente puisque dans un univers parallèle appelé « théorie »,
le marché est censé se substituer aux conflits guerriers.
Il devient donc difficile de traiter la crise
vénézuélienne de la perspective de la
guerre économique, c’est plus simple pour son confort mental de réduire ce
dossier à un gouvernement
autoritaire incompétent en matière de gestion qui affame son peuple et le réprime à coups
de matraques.