(suite)

Culpabilité, honte, enfers... Damnation.... Cher payé pour une branlette, vous croyez pas ? Alors oui dans ce monde ci, en l’état, il est difficile, voire dangereux, de parler sexualité entre enfant et adulte et pourtant, quand le petit Pierre demande à son papa comment on fait des bébés, c’est mieux que le père lui dise d’un ton détaché et gêné tout en lisant Le Monde au petit dèj que les abeilles butinent des fleurs et que ça fait des bébés fleurs plus loin plutôt que de lui dire que la queue entre les jambes de papa sert à faire hurler de plaisir le pistil clitoridien de la femelle qui lui sert de maman tout en regardant un film de cul sur Canal + entre deux double pénétrations avec le cousin Jean-Pierre parce qu’il faut bien pimenter le train train quotidien pour pas que la routine s’installe et que le divorce guette et que le petit Pierre se retrouve balloté entre un weekend sur deux chez papa le reste chez maman afin qu’il ne soit pas trop perturbé par une vie qui doit se mener au train d’enfer des revenus des uns et des autres afin que le petit Pierre aie une chance de trouver un jour un job afin de pouvoir reproduire le schéma de papa-maman à moins que pas de bol il soit pédé à force d’être trop malmené par les ballotages de la vie moderne qui lui indiquent qu’il est plutôt une Pierrette dans un corps de mec et qu’il ferait mieux de changer de sexe parce qu’après tout, c’est pas la nature qui doit lui imposer son genre mais que c’est à lui de choisir, je pense en effet que dans sa tête, tout doit être aussi bien ordonné que si un quelconque pervers lui avait expliqué dès son plus jeune âge que le sexe c’est pas le mal absolu, que l’apprentissage de son corps est naturel, que sa sexualité lui appartient tout en lui faisant comprendre qu’il n’est pas une marchandise et que ses choix lui appartiennent aussi, c’est une instruction saine, de savoir se connaître sans contraintes, dans le respect et l’honnêteté, denrées rares aujourd’hui, c’est vrai, et surtout non économiquement viables, hélas, mais le petit Pierre aurait une chance de s’épanouir plus sûrement qu’avec les valeurs mises en avant aujourd’hui dans un monde à la dérive, qui ne sait plus où il va ni vers quoi il tend à aller.