Le choc des Black Blocs, si tant est que ces individus ne
sont pas des manipulateurs, est incomparablement moindre, sans commune
mesure avec la brutalité des autorités. Au pouvoir, celles-ci ne le sont
que parce qu’elles ont à leur disposition des gens bien supérieurs en
nombre, prêts à imposer à n’importe quel prix la violence qu’elles
ordonnent.
Ces petits soldats de l’ordre, elles ont les moyens de les armer, sur-armer.
La bourgeoise française n’est pas seule. Elle peut compter sur l’aide
de ses homologues mondialisées, coalisées en force de frappe
incontrôlable.
La vie nous accule à un défi, nous qui affirmons être épris de
justice et qui pour beaucoup crevons sous l’indigence, qui n’en pouvons
plus d’espérer trouver y compris en nous-mêmes une échappatoire
salutaire.
Ce défi, c’est celui lancé par une France qui possède d’abord et
avant tout parce qu’elle est habitée de la subjectivité immuable
d’écraser l’autre, de présider au destin d’autrui, par sa mort s’il le
faut, avertissement sans concession envoyé à celles et ceux qu’elle
épargne.
Quand les frustrations se défoulent sur l’étranger, alors la
bien-pensance applaudit et renchérit à la masse avec la cruauté la plus
déchainée.
Quand les colères se souviennent du vrai visage de l’oppresseur,
alors les chiens de garde sortent les griffes, les crocs et une morale
qu’eux-mêmes piétine, bafoue.
Elle agresse alors que nous ne faisons que nous défendre.
Souvent la vie nous contraint à "épouser les combats de son temps" nous dit Edgar Morin.
L’heure est au courage, peut-être aussi aux pleurs................Sinon rien