La
multiplication des propos, des gestes, des actes antisémites est
indéniable. Il y a peu, Le Monde, journal emblématique du politiquement
correct, rendait compte de ce triste bilan [3] avec ce titre : "Les actes
antisémites en hausse de 69% en France". Ce média parvenait à réaliser
une performance sophistique en ne faisant jamais référence à
l’antisémitisme des banlieues fomenté par un islam belliqueux ! Avec ses
gros sabots politiquement corrects, le Premier ministre Edouard
Philippe commente ainsi ce chiffre : "Chaque agression perpétrée contre
un de nos concitoyens parce qu’il est juif résonne comme un nouveau bris
de cristal." Bonne fille, la presse qui comprend l’allusion grosse
comme un éléphant, c’est intellectuellement dans ses cordes, effectue
des variations sur le thème : on renvoie à "la funeste Nuit de cristal et
ses exactions nazies contre les juifs en Allemagne, le 9 novembre
1938". Puis le premier des ministres de Macron ajoute : "Pourquoi
rappeler, en 2018, un aussi pénible souvenir ? Parce que nous sommes très
loin d’en avoir fini avec l’antisémitisme." Apparaissent alors les
noms de Pétain et d’Elie Wiesel, dans les rôles respectifs d’une
théâtralisation convenue qui empêche de penser, certes, mais surtout qui
interdit d’évoquer, d’effleurer, de frôler la question qu’il faudrait
poser : quelle est la part d’un certain islam dans ces actes antisémites ?
Il est bien évident que, selon la formule consacrée, quiconque pose
cette question fait le jeu de Marine Le Pen -Libération me mit un jour
en Une avec ce sophisme, Le Monde lui emboîta le pas trois jours plus
tard…
L’Islam antisémite s’appuie sur un grand nombre de
versets du Coran qui invitent au massacre des juifs. Il peut également
invoquer quantité de propos tenus par le Prophète et rapportés dans les
hadiths. Il peut également en appeler à la biographie de Mahomet qui a
combattu les juifs les armes à la main, qui a procédé à des assassinats
et à des massacres de juifs. Je m’appuie pour ce faire sur des textes
que les musulmans eux-mêmes reconnaissent comme les leurs : le Coran, les
hadith et la sîra. Est-ce que citer les textes que les musulmans
revendiquent c’est faire acte d’islamophobie ? [4] Il faut croire que,
pour la gauche culturelle qui défend l’islamo-gauchisme, la réponse est
oui. Je sais de quoi je parle…
A cause de leur refus
dommageable de s’organiser, les gilets-jaunes font l’objet de
perpétuelles récupérations. On parle d’extrême-droite, c’est facile et
attendu : tout ce qui met en cause d’Etat maastrichtien et son ordre
libéral fort avec les faibles et faible avec les forts, est
systématiquement renvoyé du côté du pétainisme, du vichysme, du
fascisme, du nazisme, le tout ramassé sous le syntagme simple
"d’extrême-droite" -avec de temps en temps des variations du genre :
nationaliste, raciste, xénophobe, homophobe… "Grossophobe" n’a pas
encore été utilisé, mais son temps viendra.
Or, il existe deux
récupérations des gilets-jaunes dont on parle peu : la récupération par
la gauche et la récupération par les islamistes.
Commençons par la récupération de gauche.
Je ne prends pas de notes quand je regarde les informations. J’ai
tort. Car je me souviens de la véhémence médiatique des propos d’Eric
Coquerel contre les gilets-jaunes dans les jours qui ont suivi le 17
novembre. Il est l’un des hommes politiques les plus invités dans les
médias [5]. On a du mal à croire qu’il se soit tu sur cette question
pendant dix jours : c’est pourtant ce qui apparait quand on consulte le
net et que, comme moi, on souhaite retrouver ce qu’on a vu et entendu
une fois... A La France insoumise, on a un bon community manager qui
sait comment faire pour enterrer dans le plus sombre du net ce qu’on n’a
pas intérêt à laisser traîner dans la lumière !
Mais, tout de
même. Qu’on se souvienne : la gauche toute entière a pincé du bec quand,
mi-novembre, il a été question des premières revendications des
gilets-jaunes. Elle n’était pas loin de Macron sur le sujet…
La France insoumise, le Parti socialiste, le Parti communiste, le
Nouveau Parti anticapitaliste ont tous tergiversé en estimant qu’il
n’était pas question de manifester avec des gens que soutenaient le
Rassemblement national et Debout la France.
Or ceux qui
refusent de se trouver aux côtés des gilets-jaunes soutenus par RN et
DLF se trouvent beaucoup moins gênés de côtoyer telle ou telle figure de
gauche dans des manifestations qui fleurent bon le parfum
islamo-gauchiste.
Jean-Luc Mélenchon n’a pas ces pudeurs de
gazelle quand il s’agit de maintenir dans son groupe La France
Insoumise une Danièle Obono pour qui la laïcité à la française qui
interdit le voile dans l’espace public est surtout une arme contre
l’islam ; pour qui le racisme anti-blanc n’existe pas puisque tout
"racisé", du fait que lui ou ses ancêtres ayant fait l’objet de racisme
même il y a plusieurs siècles, a le droit de pratiquer la discrimination
raciale, autrement dit : d’être raciste ; pour qui il faut comprendre
ceux qui ne sont pas Charlie parce que ce journal les a insultés avec
des caricatures du Prophète ; pour qui des réunions dites antiracistes
peuvent exclure des blancs, des réunions féministes sont fondées à
interdire des hommes, des réunions LGBT sont habilitées à refuser
l’entrée à des hétérosexuels ; pour qui le compagnonnage avec Houria
Bouteldja, photographiée près d’une pancarte qui dit "les sionistes au
goulag", ne pose aucun problème ; pour qui la chanson "Nique la France",
qui fait du pays dont elle est député un pays "puant", mérite d’être
défendue ; pour qui un musulman qui refuse de conduire un bus après
qu’une femme l’eut elle même piloté ne présente aucun problème ; pour qui
la censure contre Dieudonné n’est pas légitime. En effet, La France
insoumise peut être légitimement invitée par le PS à manifester contre
l’augmentation des actes antisémites en France ! Qui se ressemble
s’assemble.
Toute cette gauche plus ou moins complaisante à
l’endroit des "antisionistes" se retrouve aujourd’hui à courir derrière
les gilets-jaunes qui ont fini par se faire rattraper.
Or,
seuls les gilets-jaunes auraient pu, un temps hélas écoulé, fédérer un
refus de l’Etat maastrichtien sur une base souverainiste en économisant
les partis dont ils ne veulent plus -La France insoumise de Mélenchon,
le Rassemblement national de Marine Le Pen et Debout la France de
Dupont-Aignan- et ils ont raison.
Mais, hélas, faute
d’organisation, ils ont laissé les loups entrer dans la bergerie. La
haine dont Alain Finkielkraut a fait l’objet lors de ce quatorzième acte
prend sa source dans cette gauche dont l’anticapitalisme, à des degrés
divers, s’accompagne de près ou de loin, d’un antisionisme qui s’avère
un franc antisémitisme.
Examinons la récupération par un certain islam.
Le compagnonnage entre une gauche anticapitaliste, donc antisioniste,
de fait antisémite, et un islam venu des banlieues, est avéré. Il signe
la collusion entre l’anticapitalisme et l’islamisme. Ce mélange est
explosif. Il est en passe d’emporter le mouvement des gilets-jaunes.
Ceux
qui s’en réjouissent, Macron et les siens, ont bien tort. Car, dans ses
suites, pareille convergence des luttes n’emporterait pas seulement les
gilets-jaunes, elle ouvrirait également la voie à une libération de la
violence dont le pouvoir, déjà débordé par beaucoup moins, ne saurait
que faire…