@Joe Chip
A mon avis l’origine du mal remonte justement à la
seconde guerre mondiale et au CNR, que De Gaulle n’appréciait pas du
tout par ailleurs, y-voyant un attelage de résistants réfractaires
refusant de restituer toutes ses prérogatives légales à l’Etat, d’opportunistes
et de communistes cherchant avant tout à étendre leur influence dans la vie
publique. D’ailleurs, De Gaulle n’a fini par approuver ce programme qu’en
1945, et pour des raisons purement politiciennes
C’est facile à écrire, mais c’est autre chose d’avoir à
démontrer ce qu’on affirme. Le CNR a été réuni le 27 mai 1943 par le franc-mac
radsoc Jean Moulin, délégué depuis le 9 septembre 1941 de Charles de Gaulle,
catho tradi au vieil arrière goût monarchique : difficile de trouver plus
antinomiques comme pédigrées.
Les maquis disséminés dans les régions de France ont joué un
peu le même rôle que les ronds-points des GJ. Mais ceux qui se sont lancés en
résistance après la défaite de la campagne de France en mai/juin 40 puis le STO
en février 43, sont allés rejoindre l’un des très nombreux réseaux selon leur
penchants idéologiques. Si chacun pensait devoir résister, c’était encore
inenvisageable d’associer un réseau Klan du colonel de la Rocque avec un
Charles Tillon qui réorganisait le parti communiste dans le Sud Ouest. On sait
la lente et difficile organisation de la résistance intérieure qui a rassemblé
des mouvements idéologiquement et politiquement très différents, et la venue
des syndicats CFDT et CGT et encore six partis politiques reconnaissant la France
Libre, des communistes à la droite républicaine, pour rédiger le programme du
CNR. L’orfèvre qui a contribué au rassemblement de tant de factions antinomiques est très loin du portrait que vous en faites.
Sans compter que le programme du CNR était bien la feuille
de route du président de Gaulle : « le retour à la nation des grands
moyens de production monopolisée, fruits du travail commun, des sources
d’énergie, des richesses du sous-sol, des compagnies d’assurances et des grandes
banques ». Il suffit de relire les préconisations du CNR pour constater la
concordance avec la politique gaullienne.
Vous pouvez avoir des raisons à ne pas apprécier de Gaulle, mais
ne réexpliquez pas les faits passés à partir de la médiocrité actuelle.