@erQar
C’est à ce
genre de chose qu’on voit que, dans ce conflit, il n’y a pas deux camps
homogènes. Il y’a certes deux coalitions ( et certains acteurs comme la Turquie
et le Qatar qui oscillent entre les deux au gré de leurs intérêts ) mais en
leur sein, les acteurs ont des objectifs différents qui les amènent à diverger
selon les situations, et de l’autre côté il peut y avoir des convergences entre
des acteurs appartenant à des coalitions adverses. C’est vraiment très intéressant.
Malheureusement, la complexité du conflit est généralement évacuée par un discours
canonique simpliste. Il n’y a qu’à voir la façon dont l’objet EI a été analysé :
pour les médias mainstream il n’est qu’un accident de l’histoire constitué de
fous sanguinaires alors que pour les médias alternatifs adepte du grand
complot, il n’est qu’un ersatz américano-sioniste sans aucune substance et contrôlé
de A à Z. Cependant, lorqu’on dépasse ces carricatures, l’ étude spécifique de l’entité
Daech est vraiment fascinante, elle avait son autonomie, son projet et a été
utilisé comme un atout stratégique par quasiment tous les acteurs du conflit à
un moment de son histoire ( par certains plus que par d’autres cela étant), jusqu’à ce que tous aient eu intérêt à sa disparition.