Bon,
voilà : « Les
Kurdes annoncent un accord avec Damas sur le déploiement de l’armée syrienne
près de la frontière turque »
Le
YPG qui est l’aile militaire du PYD, malgré une forte résistance, pliait face à
l’offensive turque. Le PYD n’a donc pas eu d’autre choix que de demander l’aide
de Damas, ce que ce dernier s’est empressé d’accepter avec une certaine condescendance
( le gouvernement syrien s’était dit disposé à « accueillir dans son giron
ses enfants égarés »). Officiellement,
cet accord prévoit un déploiement de l’armée syrienne le long de la frontière
turco-syrienne. Mais ça, ce sont les apparences car les forces syriennes ne se
confronteront jamais massivement et frontalement aux forces turques sans l’autorisation
de Moscou. Maintenant tout va se jouer dans les négociations entre Poutine et Erdogan.
Il
faut savoir que Damas et Ankara partagent un passé lourd de disputes
territoriales, le gouvernement syrien ne voit donc pas d’un bon œil la zone
tampon que la Turquie veut établir à la frontière, surtout si c’est pour y
déverser des islamistes armées fanatisés qui détestent le régime baasiste et
dont l’allégeance va avant tout à Ankara. Les Russes vont surement proposer un
arrangement identique à celui qui a été passé avec Israël dans le sud ( Moscou
avait convaincu Téhéran d’éloigner ses relais de la frontière israélienne, la
seule présence militaire qui pouvait être admise dans la zone était celle de
l’armée syrienne, la police militaire russe s’est également déployée dans la
zone tampon pour rassurer Israël qui craint que des combattants du Hezbollah
libanais et des troupes iraniennes se rapprochent trop ). Dans ce cas-ci, ce seraient
les Kurdes qui seraient éloignés de la zone tampon pour être remplacé par l’armée
syrienne. Mais comment les russes arriveront-ils à convaincre les turcs ? Si
Erdogan rejette cette proposition et veut absolument ce corridor sous son contrôle,
de quels leviers dispose Poutine pour le contraindre ?
De
l’autre côté, les Russes pourraient très bien laisser ce corridor aux Turcs en
échange du foyer rebelle d’Idlib qui ne tient que grâce à la protection d’Ankara.
Et là, ça voudrait dire qu’après s’être fait baiser par les américains, les
Kurdes se feraient niquer par les Russes. Il y’a de nombreux autre scénarios.
On va voir comment les négociations vont évoluer
mais on va assister à des manœuvres de marchand de tapis.