Les
faits obéissent à des lois, c’est donc du côté des principes
fondamentaux qui les ordonnent qu’il faut chercher la vérité. La cohérence d’un
ensemble dépend toujours d’un axiome qui lui est extérieur. La régression à
l’infini des catégories logiques aboutit à l’aporie. L’homme, condamné à
cartographier mentalement un territoire absolument inaccessible, est enfermé
dans sa propre caverne. C’est le sens de la maxime « Connais-toi toi-même, et
tu connaîtras l’univers et les dieux » ? Promesse du Graal en même temps
qu’avertissement tragique : tu ne connaîtras que tes propres limites.
Si
de l’Un doit sortir de l’être, celui-ci ne le peut qu’en étant indéfiniment
dualité. » Autrement dit, l’Un ne peut générer seul le multiple. Dieu ne peut
créer le monde par lui-même. On retrouve alors le dualisme entre Dieu et le
démiurge : combat entre l’union et la séparation, l’identité et la différence,
le repos et le mouvement. L’un est fini, suprême limite, alors que le processus
de division est infini. Cela confirme cependant la distinction entre l’Un et
l’Esprit, car l’Esprit est déjà conscience, c’est-à-dire séparation (illusoire)
du sujet et de l’objet. L’Un qu’on peut nommer « Un » n’est pas l’Un. Comprenez
vous ? Pour parler de libre arbitre il faut avoir intériorisé ce principe qui
permet d’appréhender cette vérité : l’essence individuelle ne contredit
pas l’existence individuée mais la fonde.