@sls0
La psychopathie est un trouble grave de la personnalité
qui toucherait 4% des hommes. Ce trouble est difficile à soigner et
demande un accompagnement social en plus d’un accompagnement
thérapeutique.
Psychopathie : qu’est-ce que c’est ?
Le terme de psychopathie a disparu des classifications
des troubles mentaux mais il est cependant toujours employé pour décrire
un trouble complexe de la personnalité, nommé aujourd’huI trouble de
personnalité antisociale. Ce n’est pas une maladie mais une personnalité
pathologique qui s’exprime tout au long de l’existence.
Ce trouble psychologique peut interagir et/ou accentuer
d’autres troubles comme la schizophrénie ou la dépression bipolaire. Il
existe plusieurs degrés dans la maladie pouvant aller de la psychopathie
modérée à un passage à l’acte criminel et dangereux pour les autres.
La psychopathie concernerait 4% des hommes mais
seulement une femme sur cent. 60% des personnes incarcérées sont des
psychopathes. Il y aurait un lien causal entre personnalité
psychopatique et délinquance.
Qu’est-ce qu’un psychopathe ?
Le diagostic de psychopathie ou trouble de la
personnalité antisociale repose sur des comportements antisociaux, pas
forcément criminels. L’existence du psychopathe est marquée par la
précarité et l’instabilité, sur les plans professionnel, social et
sentimental.
Le Diagnostic and Statistical Manual of Psychiatry (DSM)
IV et 5 définit ainsi la psychopathie : un mode de mépris et de
transgression des droits d’autrui qui survient depuis l’âge de 15 ans »
associé à au moins 3 des manifestations suivantes :
- incapacité à se conformer aux lois et normes sociales
-
tendance à tromper par profit ou par plaisir (indiquée par des
mensonges répétés, l’utilisation de pseudonymes, des escroqueries)
- impulsivité ou incapacité à planifier à l’avance
- irritabilité ou agressivité (indiquées par la répétition de bagarres ou d’agressions)
- mépris inconsidéré pour sa sécurité ou celle d’autrui
- irresponsabilité persistante (indiquée par l’incapacité d’assumer un emploi stable ou d’honorer des obligations financières)
- absence de remords (indiquée par le fait d’être indifférent ou de se justifier après avoir blessé, maltraité ou volé autrui)
Profil du psychopathe
Selon de nombreux auteurs, ce syndrome caractérise des gens arrogants,
très manipulateurs, insensibles, séducteurs, dominants et n’ayant peur
de rien. De plus, les psychopathes sont considérés comme étant impulsifs
dans plusieurs domaines de leur vie. Ils n’ont aucun remord ou
empathie. Les thèmes d’amour, d’horreur ainsi que le bien et le mal ne
représentent rien pour les psychopathes, si ce n’est que d’une manière
très superficielle Ils sont constamment à · la recherche de
stimulations, démontrent un affect superficiel et aspirent à contrôler
les autres tout comme leur environnement Ils sont incapables de tisser
des liens affectifs significatifs avec les autres. Ils considèrent leur
entourage comme des objets qu’ils peuvent manipuler à leur guise,
entretenant des relations dans un but utilitaire.
La psychopathie est souvent associée à une consommation
abusive d’alcool, de drogue ou de médicaments. Cette consommation
abusive de substances est d’ailleurs la comorbidité la plus fréquemment
observée.
Psychopathie, cela se soigne ?
Le pronostic de la psychopathie est sombre. La
mortalité est importante, du fait de la violence et de la consommation
de stupéfiants.
Une prise en charge therapeutique de la psychopathie est
possible. Elle doit se faire en lien avec une prise en charge sociale.
Cependant, le psychopathe n’est jamais à l’initiative de la prise en
charge.
La psychanalyse classique est en règle inadaptée. Les
thérapies cognitivo- comportementales et les thérapies psychodynamiques,
de façon individuelle ou en groupe, ont un intérêt.
Des médicaments sont utilisés pour réduire les symptômes
de façon transitoire mais leurs résultats sont plutôt décevants
: benzodiazépines, neuroleptiques pour leur action sur les comportements
agressifs et impulsifs, antidépresseurs, antiépileptiques,
thymorégulateurs, lithium.
A savoir : au-delà de 40 ans, les symptômes de la psychopathie s’apaisent.
Psychopathie, connaît-on les causes ?
Pour expliquer les troubles de la personnalité
psychopathique, plusieurs hypothèses ont été posées : un dérèglement
hormonal, des troubles neurologiques frontaux, un défaut de la
régulation émotionnelle, des traumatismes psychiques infantiles…Il
semblerait qu’aucun de ces facteurs ne suffise à expliquer à lui seul le
trouble de la personnalité psychopathe. La psychopathie serait plutôt
due à des troubles biologiques liés à l’hérédité intriqués avec des
facteurs psychologiques, éducatifs et sociaux.
On sait que durant l’enfance et l’adolescence peuvent
être observés des troubles non spécifiques de conduite, susceptibles
d’évoluer vers la psychopathie et donc qu’il est intéressant qu’il y ait
une prise en charge individuelle précoce de ces enfants et
adolescents.