Module 100. Un événement, un séisme planétaire qui nécessite la convocation au Bates motel des médias du monde entier. En direct.

"— Harry Frotter, New York Times. Congratulations, mister Bates...comment vous sentez-vous now.. ?

— Je suis ému. C’est la consécration ultime, un aboutissement. Je n’ai jamais été aussi fier, sauf peut-être le jour où j’ai réparé à mains nues une fuite sur la chasse d’eau de la chambre 7. Ou quand j’ai empaillé une oie...de son vivant...

— Georgino Hagi, The Bucarest post. Pensiez-vous arriver un jour à ce firmament, monsieur Bates.. ?

— Tout d’abord pour info tous les journalistes seront fouillés à la sortie...je vous observe depuis tout à l’heure, le Bates motel n’est pas un self...pour répondre à votre question...je me souviens du jeune chien fou que j’étais, un commentateur agité, éruptif...c’était avant que la sagesse et le sens de la responsabilité ne s’emparent de moi...la maturité, quoi...

— Jogishiwa Fukichouyamamoto, Tokyo daily. Monsieur Bates, votre œuvre embrasse les sujets d’actualité les plus subversifs, des parodies, des interludes musicaux...votre immense succès suscite aussi de la jalousie, d’ailleurs il y a des détracteurs sur Agoravox TV...qu’avez-vous envie de leur dire.. ?

— Que je pardonne leurs offenses...parce qu’ils ne savent pas ce qu’ils font...mais je ne pardonne pas le fait qu’ils ne savent pas qui ils sont...

— Emmanuel Lechypre, LCI. J’aimerais comprendre cette mascarade, Bates.. ! je suis le seul journaliste humain présent, depuis cinq minutes vous jouez au ventriloque avec des oiseaux empaillés à qui vous attribuez des identités farfelues...

— Ben...je voulais te prouver ma capacité à te faire venir ici sans avoir recours à deux flics pour t’acheminer de force...

— Ah d’accord, je vois...c’est un traquenard...permettez que je prenne congé, j’ai mieux à faire que d’assister à cette farce pitoyable...

— Non non...Mum prépare un bon repas et tu es invité...crois-moi, tu vas manger...

— Non je...

— Tais-toi !! dis-moi, tu affiches combien sur la balance ? à la louche y a bien du 120 kilos, non.. ? je dois évaluer la quantité de produits qu’il me faudra pour te remplir le bide, tu comprends.. ?

— J’ai peur de ne pas comprendre...

— Non, tu as peur de comprendre, imbécile ! tu vas rejoindre Lénine, et lors de ma prochaine conférence de presse il y aura un vrai "journaliste"...tu pourras témoigner des effets secondaires qui peuvent guetter celui qui ne maîtrise pas son clapet...allez viens, ça va bien se passer, promis..."