Pour avoir passé presque 365 jours en taule (maison d’arrêt) et jeté à deux reprises en quartier disciplinaire (mitard), je suis en mesure de témoigner que la taule n’est pas si agréable que d’aucuns le disent parmi les gens du commun qui qui ne l’ont jamais fréquenté et qui en parlent en toute ignorance des choses. La taule est gouvernée telle une entité de l’ordre totalitaire : les détenus sont des numéros et le garde-chiourme est l’élément moteur de la répression interne qui fait tourner cette machine infernale à briser les esprits.

Rien n’est gratuit en taule. Si vous voulez du sucre, du PQ, du savon, un rasoir, la TV ou du tabac, vous devez cantiner et avoir un solde positif en dépôt dans un compte géré par l’administration pénitentiaire. Les prix pratiqués par l’administration pénitentiaire ont été à plusieurs reprises l’objet de critique de la cour des comptes qui les estime abusifs.

La TV (un petit écran) se louait en 1990 à 260 Francs par mois alors qu’une grande TV coutait moins de 1200 Francs.