La mafia et l’argent sale : le poisson de la finance
La mafia et l’argent sale : le poisson de la finance
Le terme de mafia désigne un nombre très restreint et très précis d’entités criminelles. Ce sont celles qui sont organisées en société secrète et qui forment l’aristocratie du crime.
Elles constituent une des facettes de la dynamique capitaliste, son incarnation la plus caricaturale : la prédation de l’homme sur l’homme s’y déroule sans l’hypocrisie et sans les artifices habituels inhérents à ce système pour dissimuler sa brutalité. Ses deux mamelles, la séduction et la violence, ne s’encombrent plus de paravents institutionnels, de morales et d’idéologies pour lui donner de la légitimité. Il n’existe dans le monde du crime organisé que les grosses flingues, les grosses thunes, les bimbos siliconés et la mort !
La mondialisation a donné une dimension financière globale aux mafias.
Elles n’ont jamais été aussi riches et aussi puissantes. Leurs chiffres d’affaires les installent en rivales des multinationales et de certains Etats et s’évaluent entre 600 et 700 milliards de dollars par an.
Cette force de frappe va leur permettre de se développer au-delà de l’univers du crime traditionnel.
L’introduction de masses financières d’origine mafieuse dans l’économie légale va créer des zones communes de plus en plus grandes entre les marchés criminels et les marchés légaux et ainsi des pans entiers de l’économie vont en devenir dépendants. Le crime organisé est devenu l’un des principaux éléments du moteur économique : avec la crise financière certains analystes affirment que ce ne sont plus les mafias qui cherchent les banques, mais les banques qui cherchent l argent des mafias.
Pendant les années 80, le congrès américain vote des lois par lesquels les acteurs économique et financiers vont être de moins en moins de contrôlés et surveillés ce qui sera à l’ origine de la dérégulation du marché financier. Un marché global criminogène de se met en place encourageant le blanchiment d’argent, la corruption et l’évasion fiscale. Une aubaine pour les mafias. L’argent du crime navigue comme un poisson dans les eaux de la finance dérégulée.
Sur le même thème :
- Roberto Saviano : « l’argent de la drogue sauve les banques de la faillite »de
ilfattoquotidiano.fr
- Elizabeth Warren : « que faut-il faire pour fermer une institution financière ? » de
cpt_anderson
Source : reportage Documentaire
Tags : Economie International Corruption Mafia Finance
19 réactions à cet article
-
La Mafia exerce une certaine fascination.
Il n’est que de voir le succès des films sur cela.
Moi-même, je suis fan des films et séries sur la mafia (Les Affranchis, Le Parrain).
Mais, comme le dit l’un des intervenants dans le documentaire, les profits réalisés dans la vente de drogue sont faramineux, c’est hallucinant, donc pour arrêter le phénomène, il faut avoir du courage à revendre.-
Elle exerce la même fascination sur moi. Plus jeune avec des amis , on regardait scarface en boucle , ironiquement certains de ces amis sont dans cet univers là aujourd’hui (pas dans la mafia évidemment , mais dans le trafic de stupéfiant ou en prison).
Concernant les profits , je me demande sérieusement si les patrons de ces mafias ne sont pas certaines super puissances ...Je précise : je ne suis quand même pas si naïf que ça , je sais très bien que des structures para étatique ont des relations avec les bandes criminelles , que ce soit en Amérique latine , en Afghanistan etc , que cela a permit de financer des rébellions , tout ça je sais.Par contre j’ ai toujours pensé que c’ était ponctuel et majoritairement le fait de structure para étatique très opaque et que les pouvoirs politiques faisaient semblant de regarder ailleurs mais avec des chiffres d’ affaires allant de 600 à 700 milliards de dollars , c’ est un autre niveau , surtout que l’ on voit l’ importance que cela représente pour la stabilité économique et financière.J’ en arrive à la conclusion que les Etats ne sont pas en relation occulte avec les mafias mais que au contraire les mafias travaillent pour certains Etats ... comme des fonctionnaires en quelques sortes ... -
@ machiavel
Ton commentaire sonne juste. Il est pour moi évident que les états, surtout les plus puissants, travaillent main dans la main avec les mafias. L’exemple qui me vient là tout de suite, c’est l’Afghanistan ou la production d’opium a plus que doublé après l’invasion américaine. Cela m’étonnerait que ce soit une coïncidence...
-
L’Andalou, la plus puissantes hallucinogènes, c’est la nature qui les produit, yaka se
baisser...Faut y être idiot d’avoir besoin de faire appel à un marché international... ! -
A Machiavel ,
il suffit de se rappeler comment les américains avait amené dans leurs bateaux de débarquement en Sicile (1943 ?) un chef de la mafia new-yorkaise , Lucky Luciano , et ses hommes pour prendre possession de l’île , avant de les amener dans le sud de l’Italie , de les répandre ...
-
De même , les Triades chinoises ont collaboré et collaborent toujours , plus ou moins selon leurs intérêts , avec le pouvoir ; voir :
-
Intéressant l’article sur les liens entre le PCC et les Triades.
J’avais lu un livre "Hotel Lux" qui parle des agents du Komintern dans les années 1920-1930, et apparemment, ces agents excellaient dans le grand banditisme. -
Ce qui montre bien une certaine universalité des rapports entre les pouvoirs et les mafias .
Au détriment de qui ?
-
Oui je connaissais l’affaire Luciano. Pour ce qui est des triades, c’est encore plus compliqué puisqu’ à l’ origine ce ’ était pas des sociétés criminelles mais des réseaux d’entraide en opposition à la dynastie Manchoue.
Il faut savoir que par exemple Sun yat Sen , le premier président de la Chine était membre d’ une triad c’ est plus tard qu’ elles sont devenues des mafias criminelles. Que le pouvoir Chinois s’est remis à collaborer avec elle n’est pas si étonnant ...
Pour les Yakusa, ils sont tolérés depuis le Japon féodal ou ils constituaient une corporation comme une autre.
Mais ce qui m’ étonne dans tout ça , c’ est que ces organisations au regard des chiffres qu’ ils génèrent et de leur importance économique , sont en quelques sortes des fonctionnaires au service des puissances et non pas des entités tolérées par les Etats qui les utilisent de temps à autre en faisant semblant de rien comme je le croyait ...
Les mafias ne sont pas utilisés par les Etats, elles en font partie, c’est ce que je trouve hallucinant ...
Mais merci pour le lien nora Inu, je vais le consulter plus dans le détail !
-
Johnnie To a fait deux films formidables , plus puissants que le parrain - pour moi , qui montrent la naissance des triades hongkongaises en introduction , puis les rapports de force entre ces triades et celles du continent , puis les liens de puissance dissimulés aux regard public .
Election et Election 2 .
A voir
-
-
Ho , faut toujours que tu chipotes ...
LOL
-
-
Plus sérieusement , lorsque je vois une faute d’orthographe dans l’espace de modération , je la signale .
Jusqu’à présent , pour rien ; personne ne lit les commentaires des modérateurs , je suppose .
-
Les modérateurs ont du croire à un sujet sur les yakusas du sushi lol
-
Je n’ ai pas très bien compris.
Sur le titre il n’ y a pas de fautes d’ orthographe : je dis bien le poisson de la finance et non le poison !Mon article termine par " L’argent du crime navigue comme un poisson dans les eaux de la finance dérégulée".La finance n’ a pas besoin de poison , elle est un ! -
" L’argent du crime navigue comme un poisson dans les eaux de la finance dérégulée".
C’est beau. -
-
Le plus ironique c’est que le " drogué " se considère comme un rebelle, hors système ...
-
-
-
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON
