La guerre des fourmis
La zone littorale méditerranéenne est l’objet d’un conflit géopolitique impitoyable, d’une lutte de pouvoir intense, de rivalités d’une extrême violence dont on entend peu parler : la guerre des fourmis !
Une lutte sans merci pour les territoires et la nourriture se livre entre les fourmis d’Argentine amenées par l’homme sur le continent il y’ a un siècle et les espèces autochtones.
En France, le front entre les différentes espèces de fourmis et cette espèce invasive se trouve en Provence.
Quant un commando des petites fourmis d’Argentine passe à l’attaque d’une colonie de fourmis noires, l’issue n’est pas celle qu’on croit : en effet, le nombre et la pugnacité des petites fourmis rousses d’Argentine (Linepithema humile) leur permet de prendre le dessus sur les fourmis indigène. Dans certaines zones, l’infestation du bassin méditerranéen par les fourmis rousses en provenance d’Argentine a déjà entraîné l’éradication des espèces indigènes.
La fourmi argentine a développé au cours de son évolution des stratégies extrêmement efficaces pour s’imposer :
1. Le développement de colonies polygynes : La coexistence de plusieurs reines dans un seul nid. Habituellement, lorsque la reine meurt, la communauté de fourmis disparait avec elle, mais en ce qui concerne les fourmis d’argentine, la disparition d’une reine n’a pas d’impact sur la survie de la colonie, d’autres prennent le relais.
2. Le développement d’une intelligence collective : La fourmi d’Argentine, forme une super-colonie. En effet les colonies coopèrent entre elles pour constituer un super organisme à l’échelle de l’Europe, le plus grand de la planète qui étend sa zone d’influence sur plusieurs milliers de kilomètre, des côtes italiennes aux côtes portugaises en passant par la France et l’Espagne et sont actuellement entrain de conquérir les Baléares, la Sardaigne et la corse. Les différentes colonies coopèrent non seulement pour chercher de la nourriture mais aussi pour détruire les colonies des fourmis indigènes. Dans le monde des fourmis, le nombre fait la force, une colonie indigène peut se trouver en quelques minutes assaillies par des centaines de milliers de fourmis d’argentine.
3. La flexibilité et la mobilité : Leur nid est petit, ne possède pas de chambre et descend à moins de 50 cm du sol. Les œufs et les larves sont constamment déplacés et le nid est perpétuellement en mouvement ce qui les rend toujours prête à réagir en cas d’imprévu. La fourmi d argentine est génétiquement programmée pour se déplacer en permanence pour étendre sa zone d’influence.
Dans toute l’Europe, les scientifiques scrutent anxieusement les colonies des fourmis et sonnent l’alarme pour attirer l’attention sur l’invasion de la fourmi d’Argentine.
C’est en Corse que se portent les espoirs avec la fourmi Tapinoma qui semble résister à l’invasion bien qu’elle ne soit pas capable de reconquérir des territoires conquis par les fourmis argentines.
Ce documentaire animalier sur la vie des fourmis évoque une compétition Darwinienne entre les groupes. Ce darwinisme des groupes s’explique par l’exigence de descendance collective. L’homme est un animal sur le plan biologique et il n’échappe pas à cette règle, toutes les stratégies de pouvoir, depuis toujours, reposent en réalité sur cette dynamique. L’originalité de l’espèce humaine est uniquement l’invention d’un étage supérieur, celui de la fabrication des idéologies, pour légitimer et justifier ses actions qui découlent de cette dynamique spontanée.
Mais cet espace supérieur ne change rien : les groupes les plus fort dominent, détruisent ou se servent des plus faibles pour survivre.
Source : Tommy Knocker
Tags : Animaux
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