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Retraites : la profanation mémorielle de Nicolas Sarkozy

C’est un fait sans précédent, une attaque au ras des pâquerettes, que dis-je, une profanation ubuesque de la mémoire d’une personnalité qui, elle au moins, sans contestation aucune, a été un véritable homme d’Etat, et non un nain politique, dans tous les sens du terme. On a assisté donc, avant-hier, à une violation ignoble des us et coutumes de la République. En s’attaquant à François Mitterrand, Nicolas Sarkozy a franchi le Rubicon. On peut faire reculer l’âge de la retraite sans s’en prendre à ses prédécesseurs. Une pensée pour les 53% de Français qui ont voté pour un homme qui n’est pas digne de les représenter, encore moins de représenter la France.

Nicolas Sarkozy a l’art de susciter la haine, primo, des autres (débat sur l’identité nationale, burqa etc), et, deusio, de sa propre personne. Avec ce qui s’est passé dernièrement dans un collège, où, un gamin a eu l’outrecuidance de jeter une bouteille d’eau sur lui, lui le président de la République française, c’est inquiétant. Sans sacraliser la fonction régalienne en question, c’est la symbolique de l’impudence qui interpelle. De prime abord, ce qui vient à l’esprit c’est ce geste osé qui peut être interprété comme celui d’un déséquilibré. En réalité, ce petit extrait de Qui suis-je de Françoise Sagan “J’ai trop le désir qu’on respecte ma liberté pour ne pas respecter celle des autres” explique tout. Souvenez-vous du tristement célèbre, “casse-toi pov’ con !”. Passons.

Les indignations suscitées par ses propos de caniveaux sur François Mitterrand, président de la République pendant deux mandatures à l’époque du septennat soit 14 ans, sont faibles (vidéo). François Mitterrand a eu une présidence avec une forte aimantation rémanente. Le roitelet élyséen quant à lui, sans présager de ce qui arrivera demain, n’a aucune chance de figurer au Panthéon des grands hommes de la République. Qu’il souhaite revenir sur le régime des retraites en se reniant certes, ne lui donne pas le droit de s’attaquer à un mort, qui plus est, François Mitterrand. Quel sacrilège ! Contrairement à son hyperprésidence, Mitterrand ne décidait pas de tout, tout seul, quelque part au 55, rue du faubourg Saint-Honoré, un palais déshonoré aujourd’hui par la présence de gens indignes.

Nicolas Sarkozy a non seulement bafoué la fonction présidentielle, insulté un mort et prouvé à la face du monde qu’il ne se respectait pas et encore moins les autres. Lors d’une conversation à bâton rompu hier avec un homme politique influent qui a voulu garder l’anonymat, courroucé, il a déclaré ceci : “Mitterrand a aboli la peine de mort et Nicolas Sarkozy a profané la France en faisant entrer Carla Bruni à l’Élysée.” (sic). En écoutant le fantôme de Matignon s’exprimer dans la vidéo au dessus, on croit rêver. Combien de fois encore va-t-on redire que cette droite-là est au pouvoir depuis plus d’une décennie ?

Il s’agit, dans les propos de Nicolas Sarkozy contre François Mitterrand, d’un acte révoltant qui heurte la sensibilité de tous les Français en même temps que les valeurs de la République. C’est profondément inadmissible. Mais, au-delà de ça, il y a derrière, un gros mensonge, une envie encore une fois de faire passer par tous les moyens possibles et imaginables, voir ignobles, des mesures parfois scélérates, pour satisfaire encore une fois, les amis, ceux de la Françafouquet’s. Sa France à lui. Mais au juste, après les années Sarkozy, que restera-t-il ? Rien, un vide sidéral.






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Auteur de l'article

Allain Jules


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