Retour aux sources.
C’est la croyance qui est à
l’origine d’un culte et d’une culture, d’une civilisation.
C’est là que s’enracine la plus
forte identité dans le sens où elle crée des êtres identiques. Ces êtres se
réclament individuellement de cette identité là, ils se l’approprient.
C’est ce que l’on nomme aussi la
légende fondatrice d’une civilisation.
La croyance n’est pas la foi,
c’est une prise de position pour un particularisme, c’est un parti pris.
L’identité religieuse affirmée est donc politique.
La croyance fait la religion
exacerbée, c’est-à-dire une quasi adoration du groupe auquel on appartient, ce
qui est contraire à une ouverture à l’universel.
La foi est un concept subjectif,
une conviction personnelle basée sur la confiance dans la vie, en son étoile,
en son destin propre.
L’homme de foi évite la politique
partisane englobée dans une culture religieuse, il est homme avant tout. S’il
croit en un Dieu, il imagine qu’il appartient à tous ou que le monde entier lui
appartient.
La religion est donc
nécessairement plus véhémente qu’un parti politique, d’un engagement plus
total, plus guerrier car quand on remet cette religion en question, on touche à
la culture, à la tradition, à tout ce qui a été admis comme identité depuis des
siècles.
Nous ne devons pas opposer un
particularisme religieux à un autre mais si notre foi en la vie est forte,
montrons-là. Nous évitons ainsi d’entrer en guerre de religions.
La religion est tribale,
mimétique ; elle fait se distinguer des groupes d’autres groupes d’hommes
sur la terre ; elle est d’autant plus disjointe de la foi qu’elle entre
dans les débats politiques où l’on exacerbe les différences.
Il y a dans la religion un
instinct grégaire qui fait que l’on se conforte par le nombre avec la tentation
de l’expansionnisme qui peut en découler.
L’homme de foi a la force d’être
seul, pas celui qui idolâtre son groupe, celui-là se trompe de Dieu, il hurle
avec les loups.
L’identité est un terme ambigu
dans le sens où c’est ce qui distingue un individu d’un autre et c’est aussi ce
qui l’intègre en un groupe particulier.
Quand allons-nous donc prendre
l’identité d’homme et lâcher de vieilles croyances pour lesquelles nous n’avons
cessé de guerroyer au cours de l’histoire ?
La croyance est soumise au
pouvoir mais une véritable foi ne l’est pas. La tyrannie a plus à craindre de
la foi que des croyances mimétiques issues de l’imagination, de légendes. On
peut même dire que la croyance est une aubaine pour diviser, donc pour régner.
Il suffit de voir comme les
sacralisations sont exploitées par les foudres de guerre pour comprendre
l’usage de la religion à des fins expansionnistes.
La peur de l’inconnu fait la
tendance à la crédulité qui fait appel à la folle du logis, (l’imagination).
Une civilisation peut naître de n’importe quelle légende.
S’il fallait en choisir une, je
prendrais celle qui respecterait le plus l’individu et se donnerait ainsi ipso
facto une qualité universelle.
Il n’est pas dit qu’en
choisissant une doctrine d’une telle qualité, je pourrais dire aux autres qu’ils
se trompent. Il n’y a guère que ce que l’on vit de plus positif pour une
meilleure évolution de tous qui puisse apporter un plus sans convaincre par des
paroles.
L’homme de foi ne pratique pas le
prosélytisme ; exemple : Charles de Foucault n’a jamais converti un
musulman et a été assassiné par un musulman. Avec d’autres comme Gandhi, Martin
Luther King, Christian de Chergé et ses compagnons de Tibérine, il a pris le
risque de cette foi en la vie.
Tous ceux-là avaient l’identité
d’homme, universelle. Ils sont les phares qui peuvent éclairer les hommes de
bonne volonté. Belle identité que celle d’homme !