Le marché de Louhans un anti marché de Noël
La vigueur increvable des terroirs pour relativiser "la crise".
Des poulardes, des chapons, des dindes, des cailles des paons, des lièvres du coi, de la rouelle, des saucisses, des casquettes et des bérets, rien de superflu que de l’essentiel.
Ici, pas de guirlandes, pas de babioles made in china ou très peu, surtout pas de ces ridicules chalets pour faire folklo avec leur sapin en plastique et leur neige artificielle.
Aux confins de la Bresse et du Jura, le marché de Louhans attire depuis le moyen âge, clients et marchands, badauds et bonimenteurs, commerçants, producteurs de volailles, éleveur de boeufs ou de chevaux, tripiers, charcutiers, viticulteurs.
Le marché est là tous les lundis depuis la nuit des temps, on y vient de toute la Bresse, non pour faire couleur locale ou pour faire authentique mais pour se nourrir, se vêtir, se chausser ou s’équiper, pour vendre aussi sa production.
On y voit aussi des tronches et des gueules de Bressans, rudes et chaleureuses, tannées par les hivers, burinées par les étés et les travaux de la terre, qui se retrouvent chez la mère Jouvenceau pour manger les tripes ou la tête de veau à la fin du marché.
Le marché de Louhans est attesté en 1269, il a vu passé plus de dix guerres dont la guère de cent ans et des crises en veux tu en voilà, dont la grande peste de 1345, sans s’en émouvoir outre mesure.
A l’image de nos campagnes et de leurs paysans qui résistent en silence, le marché de Louhans regardera passer la prochaine crise qu’on nous annonce à grand fracas avec un haussement de sourcil et continuera pour un siècle et plus, à rassembler paysans et citadins, bourgeois et manants dans la chaude communion du vin cuit et de l’andouillette.
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