Manipulation.
Il y a mille et une manières de
manipuler la crédulité des gens en leur exposant des faits qui ne sont pas
prouvés. La religion relie ainsi un grand nombre de personnes dans un même
fantasme.
De cette manipulation tenant
intrinsèquement du fantasme collectif, on passe à l’affirmation de la fantaisie
de l’imagination pour en faire une politique. Il suffit, après cela de définir
des sacralisations dont le bien fondé ne doit pas être mis en doute, sous peine
de mort.
Voilà comment des hommes s’enferment
dans une légende fondatrice de civilisation pour se donner une identité qui
puisse les distinguer d’autres hommes et prendre l’ascendant sur eux.
L’identité religieuse revendiquée
comme telle n’est guère que l’expression de l’instinct grégaire qui se traduit
par une adoration inconditionnelle du groupe auquel on appartient :
question de vie ou de mort quand deux groupes s’affrontent. On a la légende, on
a le sigle, on a le logo ou le fanion.
Quand de plus, vient se mêler à
cela un particularisme ethnique, c’est toujours bon pour se singulariser
d’avantage.
Donc : l’identité religieuse
divise, elle ne relie pas : CQFD !
Le phénomène religieux doit
s’inscrire dans le temps, l’identité se donne une volonté d’éternité. On ne
sait pas qui est Eloïm, Dieu ou Allah mais on sait à quel camp on appartient.
On a été formaté dans l’une ou l’autre de ces croyances que l’on y adhère ou
pas.
Dans cet ordre d’idées, une
religion qui n’aurait pas à son origine la conquête d’adversaires mais serait
basée sur la non violence, le respect de l’homme, a contrario de
l’expansionnisme tribal, voudrait prétendre à l’universalité.
Cette religion n’existe pas pour
la raison bien simple que le terme « religion » évoque
immanquablement un particularisme, jamais un concept universel. Le concept
universel est en l’homme seul, dans une aspiration honnête à un monde de paix.
Et quand bien même une religion
exposerait des préceptes non violents, elle serait mise devant le fait accompli
de se défendre des agressions d’autres religions, moins respectueuses de la vie
de l’homme. Elle passerait donc ipso facto à la violence.
Et la guerre, une fois
déclenchée, est comme le feu ; elle n’est jamais juste, elle est le point
de non retour où tout est permis sans déontologie universelle aucune.
Respect de l’homme et
universalité sont indissociables ne pouvant s’exercer que dans un temps de
paix. Mais globalement, la paix n’est pas encore venue, voilà pourquoi nous
sommes si irrespectueux de la vie.
Nonobstant le fait d’appartenir à
une religion, un parti politique ou toute autre forme de mimétisme, on peut
être sur un chemin de progrès vers l’universalité, à condition de lâcher
l’idolâtrie à l’appartenance que l’on a fait nôtre ou qui nous a fait sans que
nous ayons eu le libre arbitre nécessaire et suffisant pour nous en libérer.
Quant à la foi, elle ne regarde
que celui qui a la foi. Si l’homme de foi a rencontré le mystère et qu’il ne
saurait l’expliquer, qu’il le garde pour lui. Si sa vie en est transformée
positivement, tant mieux pour lui.
Religion : c’est un comble
que de donner une acception si négative à un mot qui veut dire :
« relier ». Faut-il que les hommes soient dans la division sans se
corriger, pour en arriver là !
Une religion qui porte en ses
préceptes la négation d’autres religions est une imposture d’ordre politique, ne se dissocie pas de la
politique.
Fatalité des dissensions
humaines : ce qui différencie vient des idées, des fantasmes, et ces
concepts se sont incrustés en l’homme au point de lui donner une autre identité
que celle d’homme, une identité religieuse tribale.
Ecce Homo : voici l’homme,
mais il n’est pas reconnu par tous. Il y en a même qui disent que l’on a mis un
autre à sa place sur la croix. Voici l’homme, voici Noël. Nous disposons d’une
légende belle et très réaliste. Joyeux Noël au monde entier !