Solar Impulse : Bruxelles-Paris, suivez le vol en direct
L’avion solaire, Solar Impulse de Bertrand Piccard, tente en ce moment même (mardi 14 juin) un vol Bruxelles-Paris. Le décollage a eu lieu ce matin depuis l’aéroport de Bruxelles (EBBR) à 5H10 et l’atterrissage est prévu ce soir (pas avant 21H30) à l’aéroport du Bourget. On peut suivre le vol en direct, avec des indications sur de nombreux paramètres : coordonnées, vitesse, altitude, chargement des batteries, température, etc
Voir les vidéos sur SolarImpulse TV (Décollage ce matin : Morning in Brussels 00:03:41)
La première tentative a eu lieu samedi dernier. Un fort vent contraire et des ennuis techniques n’ont pas permis de rejoindre Paris.
La deuxième tentative ayant débuté ce matin semble bien partie et vous pouvez lire ci-dessous les premières impressions du pilote (André Borschberg) et de l’équipe, ainsi que des détails sur le vol :
Si proche du but – et si loin…
Publié le juin 14, 2011 par Bernard Schopfer :
André Borschberg et le HB-SIA ont franchi la frontière française il y a déjà un bon moment et ils se rapprochent vaillamment de Paris. Le vol se déroule sans encombre, les batteries sont suffisamment chargées. Bref, tout va bien ; or, l’avion solaire n’atterrira pas avant 21h30 à Paris (à moins d’un changement de plan toujours possible).
Mais pourquoi attendre si longtemps ?
Raymond Clerc, le responsable de Mission, m’explique qu’il y a deux raisons qui justifient cette arrivée tardive.
Premièrement, c’est un choix stratégique destiné à éviter au maximum les turbulences. Durant la journée, la terre chauffe ; or, on sait que la chaleur monte. Mais celle-ci ne s’élève pas de façon régulière et les zones les plus chaudes – par exemple le toit d’un hangar, une autoroute ou une gare – vont générer des bulles d’air ascendantes qui risquent de déstabiliser l’avion. Or, ce risque s’atténue avec le coucher du soleil.
Deuxièmement, le trafic aérien est très intense jusqu’à 21h00, tout particulièrement au-dessus de Charles de Gaulle. Or, pour parvenir au Bourget, le HB-SIA doit passer très près des axes d’approche et de décollages de Charles de Gaulle, une zone de trafic intense et donc aussi de fortes turbulences, la trainée générée par les ailes des avions pouvant se manifester plus de dix minutes après leur passage.
André, et toute l’équipe à terre de Solar Impulse et tous les supporters qui attendent impatiemment de voir l’avion solaire doivent donc s’armer de patience.
Enfin, comme le raconte un blogueur italien, « chi va piano va sano ». Un autre ajoute « qui ménage sa monture voyage loin. »
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André Borschberg nous raconte son vol
Publié le juin 14, 2011 par Bernard Schopfer :
Le HB-SIA a décollé de Bruxelles à 5 heures 10 du matin. André Borschberg, aux commandes de l’appareil, nous raconte ses deux premières heures de vol.
« Le décollage était beaucoup plus calme et serein que le 11 juin, où ça secouait beaucoup. Je me situe maintenant à une quinzaine de milles de la frontière avec la France, et j’avance à environ 12km/h, ce qui m’arrange parfaitement. Il y a en effet encore beaucoup de nuages devant moi, et même de la pluie autour de Paris, et je ne souhaite donc pas me rapprocher trop à ce stade. Mon objectif est de recharger les batteries de l’avion et je suis donc monté un peu, car il y a pas mal de nuages...
Je pourrais voler sous les nuages et continuer à capter environ la moitié des rayons en provenance du soleil (pour autant que les nuages ne soient pas trop épais). Mais nous préférons charger au maximum car je ne sais pas encore exactement combien de temps je devrai attendre avant de me poser au Bourget, et il vaut mieux avoir un maximum de réserve.
Je profite donc d’être là-haut, de regarder, d’observer et de me faire plaisir bien qu’il y ait beaucoup à faire.
Je continue aussi encore à découvrir l’avion. J’ai déjà réalisé quinze vols et j’ai 80 heures de vol derrière moi, donc je commence à bien le connaître. Mais l’apprentissage se poursuit ; c’est un avion aux caractéristiques très spéciales : son envergure est énorme mais il est très léger. Je suis donc constamment ballotté par les moindres perturbations. La clé, c’est de se laisser aller avec le mouvement, et de se laisser porter plutôt que de lutter contre les éléments. Mais il y a un équilibre subtil à trouver, ce qui demande beaucoup de travail et de concentration.
Pour ce qui est de l’alimentation, je me suis fait des sandwiches ce matin avant de partir, et j’ai aussi de l’eau avec moi. Pour le verre de vin rouge, j’attendrai d’être posé ce soir ! »
Tags : Environnement Paris Aeronautique Science et techno
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