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Le seul point contentieux pour moi est le maintien d’un niveau astronomique de chômage pendant une décennie. Ni Hoover ni Roosevelt n’ont passé des lois bloquant les salaires (ce qui aurait à cour sûr empêché le salaire de se résorber en période de déflation). Néanmoins, Hoover a convoqué les grands chefs d’entreprises et les a sommés de ne pas baisser les salaires. Il a lancé une politique interventionniste importante (cf. le livre de Hautcoeur ci-dessous), à tel point que Roosevelt a fait sa campagne sur le thème "Hoover est un président dépensier qui gère mal les affaires de l’Etat". Ce n’est pas l’image qu’on a habituellement. Une fois au pouvoir, Roosevelt a passé le Wagner Act, donnant aux syndicats des privilèges qui ont certainement contribué à maintenir les chômeurs hors du marché de l’emploi. Roosevelt a volontairement pris des mesures pour empêcher les prix de baisser (cf. le numerus clausus sur les taxis qui date de cette époque, dans tous les pays) et cartellisé plusieurs industries. La NIRA a dépêché des inspecteurs pour sanctionner les producteurs qui baissaient leurs prix (!), comme la célèbre affaire Schechter vs. US. Les travaux économétriques montrent ainsi que le pouvoir d’achat de ceux qui avaient un emploi a augmenté pendant la grande dépression (!) tandis que les autres restaient de plus en plus longtemps au chômage. En période de déflation de crédit, ces mesures ont semé une pagaille sans nom dans l’économie. Des récoltes, du lait et des porcs étaient achetés avec de l’argent public puis détruits pour soutenir les prix pendant que des Américains n’arrivaient pas à se nourrir à côté. L’image d’un Hoover passif et d’un Roosevelt activiste de nos manuels est donc simplement fausse. Malgré cela, il est très difficile d’expliquer un événement historique, en particulier le drame qu’a constitué le chômage des années 30 (malgré le "New Deal"...).
La Fed "banque privée" ? Renseignez-vous : son board est contrôlé par Washington, et elle reverse tout son seigneuriage au Treasury. Les "propriétaires" des actions n’ont aucune importance si le conseil d’administration est désigné par l’Etat et les dividendes versés à l’Etat...
Le message que j’en retiens c’est que le pouvoir démocratique peut être oppressif, et que le soutien de la majorité ne légitime pas tout. On a parfois tendance à l’oublier. Les minorités, les marginaux, les innovateurs, les individualistes, les eccentriques etc. doivent être protégés contre la majorité bien-pensante. L’expression "tyrannie de la majorité" est bien connue chez Tocqueville, mais elle remonte même à Necker (1793). Il est vrai que ces aristocrates attribuent le problème au fait que les masses seraient insuffisamment éduquées. Mais ce n’est pas la question. Même une majorité éduquée ne peut pas, ne doit pas pouvoir franchir une certaine ligne vis-à-vis des droits des individus.
@ Elisa, rototo, pied et Kout
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