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Commentaire de Éric Guéguen

sur Débat sur Robespierre entre Reynald Secher et Philippe Landeux


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Éric Guéguen Éric Guéguen 18 décembre 2012 16:27

@ Machiavel :
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Le problème, voyez-vous, c’est cette phrase de votre part : "il n’y a pas une vérité, il y en a plusieurs".
Cette prémisse, qui est la vôtre, est totalement fausse, même en histoire.
Qu’est-ce que l’histoire ? La connaissance, la reconstruction des faits et gestes passés de l’humanité. Arrêtons-nous sur un geste, quel qu’il soit : un paysan qui à un instant "t" plante sa fourche dans le sol. Cet acte a bien eu lieu, c’est un fait, le paysan pourrait en témoigner s’il était encore des nôtres, et ce fait est une part de vérité. Ceci est valable pour n’importe quel autre fait. La difficulté que rencontre l’historien est de rassembler tous les faits et de les concaténer. Certains de ces faits sont tombés dans l’oubli, à jamais, et il lui faudra alors "broder" (comme un trait de gomme opéré sur une courbe, charge à lui de prolonger une extrémité pour rejoindre l’autre et s’il dessine une fleur entre les deux, on sera en mesure de voir qu’il se fout de notre gueule), ce qui aliène à l’histoire le statut de science exacte. Les historiens auront, peut-être alors, différentes façons de concaténer tous les faits et surtout de combler les trous, mais...
... MAIS, cela ne veut pas dire que la vérité n’existe pas !!!!!!!!! Il y a UNE vérité, en l’occurrence : à l’instant "t", notre paysan a bel et bien planté sa fourche dans le sol !
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C’est amusant de discuter avec vous car vous êtes le prototype de la modernité, toute relative qu’elle est : la modernité ne croit qu’en l’individu, mais sans lui faire confiance : ainsi, autant d’individus, autant de vérités, autant de morale et de principes, autant de visions du bien et du mal, autant de définition de la justice, etc. Tout se vaut, ou presque, et lorsque tout se vaut, rien ne vaut. Et puisqu’il est bien difficile de se saisir de la vérité, voire impossible, allons gaiement et admettons qu’elle n’existe pas, tout simplement !
La vérité ? C’est uniquement ce que l’historien le plus habile aura réussi à faire accroire à une majorité de béotiens en la matière...
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PS : Une question de ma part, pour finir. Puisqu’il n’y a rien pour vous entre l’idée que vous vous faites de l’objectivité et la subjectivité, comment pouvez-vous vous fier à quoi que ce soit ? Pourquoi vous intéresser à l’histoire ? Ce n’est que foutaises ! Ou plutôt, non, que littérature ! Quelle différence faites-vous alors entre l’histoire et la littérature ? Entre Jean-Christian Petitfils et Alexandre Dumas ?


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