Qu’on ne me dise pas que les candidats n’ont pas de propositions
intéressantes, même Macron en a de sérieuses. C’est simplement qu’elles ne sont
pas traitées.
L’abaissement de la
campagne est lié au naufrage du journalisme politique. Plusieurs facteurs
entrent en compte dans cette dégénérescence, certains sont très profonds
et relèvent de la métapolitique, d’autres sont plus superficiels. Ceci
étant , ce n’est pas un hasard si nous en sommes là alors que les souverainetés
populaires et nationale se sont évaporées ( c’est comme si dans l’inconscient
collectif , on a pris acte du fait que les élus n’ont plus le pouvoir , qu’ils
doivent se cantonner au rôle de
guérisseur hypermédiatisé et impuissant auquel on demande compétence pour le
moindre aspect de la vie quotidienne, qui s’efforce de multiplier les effets
déclaratifs et dont l’obsession de la communication n’est que le reflet du vide
du pouvoir au sommet de l’État).
Ce phénomène de dépolitisation du journalisme politique
découle aussi de la conviction que les Français sont trop cons pour s’intéresser
au fond des choses, que si la campagne n’est pas animée comme un spectacle, ils
s’en détourneront et que les chiffres d’audimat vont drastiquement baisser.
C’est là pour moi la grande interrogation : ont-ils raison ? Les
résultats de demain permettront d’avoir un début de réponse.
Quoi qu’il en soit, même si
les causes sont très profondes et que quelques mesures ne permettront pas de
régler ce problème, il va falloir que les médias deviennent une question
politique fondamentale et que l’on fasse des modifications structurelles
majeures après l’effondrement, c’est le moment de bûcher sur des propositions. C’est même devenu à mon sens
la problématique la plus importante , bien plus que le résultat de ces
présidentielles.