@Qiroreur
Sur le travail obligatoire
-Déjà, quand tu dis qu’un revenu découle généralement d’un travail, ta phrase
est ambigüe car si tu mets le mot « généralement » tu admets toi-même
que ce n’est pas toujours le cas, ce en quoi je suis d’accord mais qu’est ce
que cela implique concrètement ? La question est la suivante : est ce qu’un
revenu devrait obligatoirement être généré par un travail ? Moi je tranche
de façon claire, nette et précise : NON ! Mais là on touche à quelque
chose qui relève de la représentation du monde, de la conception de la notions de travail, d’emploi , de salaire et de revenu, en discuter ne mènerait
à rien, il faut prendre acte du désaccord.
Plus haut, tu poses la question à Qaspard : « Trouves-tu normal que l’on donne ce qui est
l’équivalent d’un peu moins d’un demi-salaire minimal en l’échange de... pas
une seule minute de travail ». Moi je réponds « oui » sans l’once
d’une hésitation. Et tu dis toi-même : « si tu réponds
"oui", il sera inutile d’aller plus loin ». Voilà.
Il s’agit bel et bien du
travail « obligatoire », le projet de NDA étant clairement « l’emploi
universel ». Obligatoire car les plus démunis qui n’ont pas les moyens
matériels d’assurer la reproduction matérielle de leur existence n’auront pas d’autre
choix que de travailler pour bénéficier des minimas sociaux. Je vais même aller
plus loin : dans une société dans laquelle le chômage est structurel, une
telle proposition mène aux camps de travail, avec des gardiens qui seront les
surveillants administratifs chargé de vérifier que le condamné accomplisse sa
tache et ne fasse aucun dégât.
Quel est l’intérêt de mettre en place en système aussi coûteux qu’irrationnel ?
On ne résout pas le problème du chômage par le travail gratuit et obligatoire,
ça n’a aucun sens.
Tu parles du service
militaire mais ça n’a strictement rien à voir. En principe, un tel service est
avant tout citoyen ( et pas économique ) et concerne tous les pans de la
population sans aucune distinction sociale. Cette affaire de travail obligatoire
ne concerne que les parties de population les plus défavorisées ( ce qui va à l’encontre
du principe républicain ). Cette mesure n’effacerait pas les différences, elle
les accentuerait, elle n’intégrerait pas les plus défavorisé, elle les
désintégrerait. Tu confonds deux sphère de la vie sociale : citoyenne et
économique. Ce n’est pas la même chose.
D’autant plus que le fond de
l’affaire est juste électoraliste : il s’agit de draguer certains parmi
les indépendants et les salariés qui du fait de la pression fiscale ( qui est
bien entendu critiquable ) s’imaginent qu’ils sont entourés de fainéants et
qu’ils portent toute la société Française sur leurs dos. Le travail obligatoire,
ça doit leur plaire, donc on leur sort l’emploi universel.
Je préférerai largement une
proposition qui consisterait à démanteler tout le système social, au moins elle
aurait le mérite d’être sincère en ne se parant pas de moraline faisant payer ceux qui bénéficient des minimas sociaux.
Sinon, je suis devenu
allergique au terme « immobilisme », c’est devenu un mot de novlangue
néolibéral qui signifie « converger vers le moins disant social »,
comme si la mobilité ne pouvait se faire que dans un sens. Je ne sais pas
si Frank Lepage a déjà traité ce terme dans ses conférences gesticulées mais si
ce n’est pas le cas, il devrait le faire parce que c’est celui là n’est pas mal
du tout dans le genre …
-Sur l’euro
Je veux bien te croire quand
tu dis que nous d’énorme problème de gestion en France, c’est même une évidence.
Ce que je dis , c’est que résoudre
ces problèmes ne résout pas les problèmes structurels liés à l’appartenance de
l’euro zone. Ce n’est pas parce qu’on va résoudre ces problèmes que par
enchantement, on deviendra aussi compétitif que l’Allemagne. Tu cites le
Danemark mais ce n’est pas un pays qui est dans la zone euro. Sinon, bien sur
qu’il y’a quelques pays qui s’en sortent dans la zone euro, j’ai expliqué plus
haut succinctement pourquoi (décalage de compétitivité) mais même dans ces pays
(sauf l’Allemagne), les perspectives de croissance sont de plus en plus faible.
Simplement parce que si la zone euro pose un problème de décalage de
compétitivité entre les pays au sein de cette zone, elle en crée aussi vis-à-vis
des pays extérieurs à la zone. Tu parles des pays bas mais il
y’a actuellement un débat là bas pour savoir s’il vaut mieux rester dans cette
zone monétaire. L’Allemagne, elle , a une industrie et une taille qui lui
permet de se penser à l’échelle du globe , certes ça aide de réaliser plus de
la moitié de ses excédents commerciaux au sein de la zone qu’elle domine mais le
patronat Allemand pense Chine , Inde , Brésil , Etats unis etc. Pour les pays
bas c’est plus difficile, leur principaux partenaires sont au sein de l’UE qui est devenu une zone de dépression économique,
d’où le ralentissement de leur exportation au sein de cette zone, les hollandais
souhaitent donc orienter leurs exportations vers le reste du monde d’où le débat sur la sortie
de l’euro qui pourrait augmenter leur compétitivité.