S’entendre
sur les modalités et le seuil de déclenchement sera le plus ardu. Contrairement
à EC, je pense qu’on est obligé de choisir. Tout simplement parce que le nombre
de référendum sera forcément limité, les différentes modalités de déclenchement
vont donc entrer en concurrence les unes avec les autres. Il faut donc privilégier
les méthodes qui mettront le moins en avant les partis politiques et les
logiques de réseaux et d’influence. Je n’aime pas la méthode qui consiste à partir
d’un seuil de déclenchement par la signature d’une proportion d’électeurs, le
risque que les partis politiques maitrisent le processus est trop grand. Ma préférence va à ce qui est décrit à 34 :
20, à savoir ce que l’on appelle le référendum subsidiaire, c’était à la base l’idée
de Condorcet qui est l’inventeur des référendums d’initiative populaire.
Concernant
les médias, il faut obligatoirement prévoir un article pour leur réforme, c’est
stratégique. Pour la votation elle-même il faut prévoir une répartition équilibrée
des temps de paroles entre les « oui », les « non », les « blancs »
et les « indécis ». Et surtout, exclure des débats les ministres,
parlementaires et autre cacique des partis politiques : si une initiative
existe, c’est justement parce que la base tellurique du pays a réveillé un
thème que les élites avaient intérêt à laisser gésir dans l’humus et le
silence. La parole devra donc être donnée à ceux qui auront lancé l’initiative,
à leurs opposants et à des experts choisis soigneusement pour éclairer l’opinion
dans le corps des citoyens, plutôt qu’au petit monde politicien.