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Commentaire de yoananda2

sur Rousseau - Le contrat social


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yoananda2 23 mai 11:02

@ffi

La raison se fonde sur un ensemble de déductions logiques qui se fait à partir de prémisses.

oui

La validité des déductions dépend entièrement de la validité des prémisses.

hum, oui, disons en simplifiant. Il existe plusieurs systèmes de logique, mais ok.

La déduction logique est autoritaire, binaire, elle ne laisse pas de trace à l’ambigüité.

ben ça dépends du système de logique, mais disons, pour simplifier encore, que oui. et on laisse le théoreme de Godel de côté aussi. Mais admettons, dans les cas "usuels", oui c’est comme ça.

Cependant, les prémisses, axiomes, principes, hypothèses et suppositions qui sont les supports de la déduction, ne sont pas issus de la logique déductive, ils ne peuvent jamais être démontrés. Il sont issus d’une logique inductive. On les pose tels quels par généralisation de cas particuliers, sans démonstration indiscutable.

Oui, c’est le principe de l’axiomatique : indémontrable.

Certes, on peut poser un amont des prémisses d’une théorie d’autres prémisses, plus fondamentaux encore, et qui permettront de pouvoir déduire les premiers. Mais ces nouveaux prémisses sont plus généraux encore, et ils resterons toujours posés en amont de la théorie sans réelle démonstration.

Oui.

On voit que l’on peut remonter à l’infini dans la pose de nouveaux principes, sans jamais pouvoir les démontrer absolument.

Heu non, pas vraiment. Par exemple, les mathématiques ont été axiomisés progressivement sur la base de la théorie des ensembles pour aboutir à la théorie ZFC qui comporte 9 axiomes. Tu ne peux pas "remonter" plus loin que ça. Tu peux proposer d’autres axiomes (bon courage à toi) mais à un moment, ça s’arrête.

En pratique, l’infini n’est pas humain. Donc il faut poser un premier principe, que l’on sait absolument indémontrable et qui pourtant explique tout. Et ce premier principe, unique, infini, omnipotent, est donc Dieu.

Alors là, tu bascules de la logique à la métaphysique et ce n’est plus du tout le même sujet. La métaphysique ne s’aborde pas avec la même logique que la physique.

Poser Dieu en premier principe est une nécessité pour la raison, car c’est ainsi qu’elle reconnaît sa limite, l’impossibilité qu’elle a de remonter à l’infini dans la succession incommensurable des causes et des effets.

On peut poser "Dieu" ou le chaos primordial, ou plein d’autres trucs. Et encore faut-il s’entendre sur la signification de ce mot. Je pense que c’est d’ailleurs préférable de ne pas parler de "Dieu" parce que c’est trop connoté et préempté par les religieux.

Mais supposer Dieu en amont de Tout n’interdit pas d’user de prémisses et de concepts pour former des théories.

On n’a pas besoin de Dieu pour ça de toute manière. Les philosophes de l’antiquité se méfiaient beaucoup de l’infini. L’infini a été réintroduit par la petite porte du calcul infinitésimal dans les mathématiques, mais aujourd’hui, il y a un revival de la finitude avec les math intuitionistes et la notion de calculabilité.

Cela permet seulement de ne pas être dupe de ces prémisses et concepts que l’on emploie pour raisonner, en reconnaissant leur caractère irrémédiablement hypothétique.

Ca je suis d’accord. Globalement, même si j’ai critiqué ton post, je suis ok avec la conclusion : il faut être consciente de ce qu’on fait et pourquoi on le fait.

Poser un principe ultime pour penser, pourquoi pas. Moi je préfère l’existence du sens que celle de Dieu. Ça joue le même rôle, mais on ne s’emmêle pas les pinceaux avec des concepts foireux.

Pour beaucoup Dieu ne sert pas à développer une axiomatique logique mais morale, et la, c’est un tout autre objectif ...


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