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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Damien Hirst touche le jackpot

Damien Hirst touche le jackpot

C’est un faiseur de controverses professionnel. Désormais multi-millionaire, grâce à un coup de génie, que beaucoup annonçaient pourtant comme un échec. Alors que la crise financière bat son plein, le célèbre artiste britannique Damien Hirst a empoché un beau pactole en vendant aux enchères ses créations de l’année (plus de 220 œuvres), sans passer par aucun intermédiaire (galerie ou autre). Sotheby’s s’est chargé de la vente, qui s’est déroulée durant une dizaine de jours à Londres.

Les montants atteints font tourner la tête : le Veau d’or est parti à 13 millions d’euros, le fameux requin-marteau enduit dans du formol à 12 millions. Au total, ce sont 140 millions d’euros pour le Britannique de 43 ans (Sotheby’s récupérant la commission des acheteurs).

La vente directe s’est donc révélée être un immense succès, au grand dam des galeries attitrées de l’artiste. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 21 000 visiteurs, le catalogue de 63 euros vendu à 1 300 exemplaires, 620 enchérisseurs sur place plus cinquante faisant monter les prix par téléphone....

Chef de file du mouvement des Jeunes artistes britanniques, Damien Hirst s’est imposé sur le devant de la scène dans les années 80, avec des œuvres souvent morbides et pleines de couleurs chatoyantes, dans lesquelles il interroge le rapport entre l’art, la vie et la mort. Mais depuis quelques années, il s’est aussi donné des allures de star hollywoodienne : un agent irlandais, Franck Dunphy, ancien manager de jongleurs et de clowns, le conseille et négocie ses contrats, le plus souvent avec succès. Et c’est en effet un magnifique coup marketing qu’il vient de réaliser.


Tags : Culture




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6 réactions à cet article    


  • 2 votes
    Piotrek (---.---.175.112) 20 septembre 2008 10:17

    Instructif

    Finie l’image de l’artiste obscene, extantrique. Maintenant ils optimisent leur revenus en se passant des intermediaires.


    • 9 votes
      boduacus (---.---.24.50) 20 septembre 2008 10:19

      M. Hirst est un gros malin qui arrive à dénicher des crétins incultes capables d’acheter une fortune des "choses" dont personne ne voudrait.

      La vérité est qu’il s’agit, entre quelques milliardaires, de faire de l’art moderne une banque de dépôt. La valeur de l’objet n’est que celle qu’ils définissent eux-mêmes avec la complicité de quelques galéristes.


      • 1 vote
        (---.---.122.242) 22 septembre 2008 10:09

        Ici, un petit article pour appuyer vos arguments. L’art (contemporain) de bâtir des fortunes avec du vent


      • vote
        quatorze (---.---.120.164) 21 septembre 2008 14:20

        bonjour !nouveau redacteur gris score de 15


        • vote
          Antoine Diederick (---.---.213.107) 22 septembre 2008 13:19

          je crois que les objet que fait fabriquer D. Hirst ressemblent furieusement l’art morbide victorien qui trônait dans les pièces des maisons bourgeoises anglaise, du temps de l’inoxydable reine.

          si les thématiques ne changent pas sur le fond, la forme par contre emprunte des moyens spectaculaires et lourds qui donnent à des objets une apparences de moyens contemporains ambitionnant de concurencer les "ready-made".

          Ces extravagances , Duchamps ne les aurait peut-être pas reniées, quoique l’artiste français, entré dans l’histoire de l’art par ses audaces, ne pensait pas , je crois faire des émules...pour lui il s’agissait de fabriquer des "one-shot stories" totalement contestatires sans avenir particulier.

          C’était sans compter que Duchamps ferait des suiveurs opportunistes me semble-t-il.

          Les commentaires que d’autres ont laissés ici, sont bien appropriés je trouve....

          nous ne savons pas si Hirst est un artiste ou un business man très fort pour exploiter sa marque, sa côte, sa visibilité et le spectaculaire des manifestations qu’il propose.

          l’art de faire du vent , disent certains, dans ce cas je tenterai de faire une analogie avec le monde de la finance ,lors de la crise des subprimes.

          Ne pourrait -on pas dire ""sociologiquement "que "l’art" de Hirst n’est pas ce que l’artiste fabrique mais ce qu’il illustre.... smiley


          • vote
            Balthazar (---.---.237.82) 18 octobre 2008 10:27

            "Ceci n’est pas une pipe" disait Magritte.

            Rembrandt, dans le "Boeuf écorché" signifiait aussi le même regard.La représentation participe de l’acte de symbolisation propre à notre espèce. Hirst, bien de son temps, dit le contraire : ceci est un veau,des mouches, un squelette etc. Un reproche, dans cette démarche : manquent les odeurs - aussi putréfiées que possible -, le cri du cochon qu’on égorge - aussi déchirant que possible etc. Dans cette mesure/démesure, Hirst reste fade. On peut être très déçu.

            On attend une autre "intervention" : l’équarissage d’un veau-vivant- en direct, devant un parterre de milliardaires libéraux. Le prix des places permettant d’envoyer du riz à quelques petits Ethiopiens ( à moins de les nourrir sur place ou, mieux, de les exposer en durée réelle passant de l’extrême maigreur à une taille normale pendant qu’on équarrit, régulièrement, à côté des veaux bien vifs et meuglant.)Je suggère au charlatan de foire dit Hirst un abonnement, extrêmement cher, à des milliardaires triés sur volet des euros ou des dollars volés. Aux éleveurs maliens de coton, aux contribuables et salariés occidentaux, aux épargnants, aux petits retraités, aux délocalisés, aux jeunes au chômage, aux Américains sans toit ni couverture sociale etc., etc.

            Autrement dit, Hirst doit son succès à son grand art de la courtisanerie,de la "lèche" disait-on, autrefois dans les écoles. Il ne s’agit plus de "penser" ( My God ! shoking ! seriez-vous "communist" ? )mais de SIDERER. De plonger l’ancien SUJET, l’humaniste ringard, dans l’hébétude pré-onsciente. De plonger tout cerveau dans le formol. Et de l’y voir, à terme, se décomposer.

            Allégorie du cher, très cher, très onéreux, dispendieux, capitalisme financier contemporain dont on mesure, enfin, la démesure, la folie, l’"hybris" : un monde à VENDRE n’existe plus. Il n’est plus symbolisable, il n’y a plus ce léger et fragile - et donc si précieux - DECALAGE entre les choses et soi, les autres et soi, cette DISTANCE ou cet INTERVALLE mettant du mystère et provoquant le DESIR de l’échange et de la quête : les choses, et soi-même, sont là, inertes. Formolisées. Non plus formalisées. Mises en cuves, en containers, identiques, sérialisées : l’homme est de trop. Comme pour Staline ( étrange avatar, à première vue, mais pas surprenant si l’on réfléchit ), le problème c’est l’HOMME. Que faire de ce résidu irréductible, jamais ADAPTE, qui, au lieu - l’enfoiré, l’enquiquineur - de plonger le nez dans les entrailles des bisons, de se barbouiller de son sang ou de sa merde, le REPRESENTE sur les parois des grottes, de Lascaux ou d’ailleurs. Fonction symbolique : "ceci n’est pas un bison". Et c’est parti : on parle, on chante, on invente des récits, des dieux, on se masque, etc.

            Hirst a compris où était le POUVOIR qui le lui rend bien, qui le paie bien pour le service rendu. Le geste de Duchamps tenait sa valeur de son caractère PROVISOIRE. Les contestations les plus courtes sont les meilleures. Sinon on tombe dans un nouvel académisme. Un académisme pire encore que les autres puisque, au moins, il ne prétendait pas être autre chose qu’une représentation complaisante et apprivoisée des choses. Celui-ci, la Hirstmania, veut choquer alors qu’il est exactement dans l’esprit du temps, qu’il va au-devant, comme savent le faire tous les courtisans, des désirs du Maître. Bref, comme on disait autrefois, Hirst est un lèche-cul. On attend la cuve au formol où il se représentera lui-même dans cette posture.



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