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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Les autres philosophies : Le taoisme de Tchouang Tseu

Les autres philosophies : Le taoisme de Tchouang Tseu

Introduction sur Tchouang Tseu, le penseur le plus profond et le plus singulier que connut la Chine au cours de sa longue histoire. Il est un des maîtres du taoïsme.

Partie 1 :

Partie 2 :

Son oeuvre philosophique est tellement multiple, touchant tellement l’humanisme, est tellement connue de part le monde et perdure tellement dans les pays d’asie qu’on pourrait le placer au dessus de nos philosphophes contemporains ou ancestraux. Il existe autant de taoiste, de penseur taoiste, qu’il y a de penseur libre.

Présentation de Tchouang Tseu :

Il vécut au IVe siècle avant notre ère dans un monde de bruit et de fureur. Condamnant avec des accents à la Jean-Jacques Rousseau toute autorité, toute hiérarchie, toute vie en société, il en vint à prôner la fusion dans la totalité indivise du monde. De la vie de ce penseur erratique, nous ignorons presque tout. Plutôt que de reconstituer une existence qui ne pourrait être qu’arbitraire, Jean Lévi met en scène sept vies, toutes plausibles, toutes rêvées, en s’appuyant sur les plus importants passages de son ouvre dont il donne une nouvelle traduction. Avec son exceptionnelle faconde de romancier et sa connaissance de la Chine qui font de lui un des plus éminents sinologues, Jean Lévi réussit ce qui n’avait jamais été tenté auparavant : rendre Tchouang Tseu vivant à travers toutes ses facettes possibles.

Fondateur du Taoisme ?

On présente traditionnellement Zhuang Zhou comme un successeur de Laozi. Cependant, certains chercheurs n’hésitent pas aujourd’hui à affirmer l’antériorité du Zhuangzi, au moins des chapitres « internes » qui lui sont attribués. Le terme dao y apparait en effet moins fréquemment que chez Confucius ou Mencius, et on n’y trouve aucune référence à Laozi ni à son texte, contrairement aux chapitres « externes » et « divers ». « Zhuangzi ignorait qu’il était taoïste. », est allé jusqu’à dire A. C. Graham. Les différents courants représentés dans l’ouvrage ont en tout cas en commun l’opposition aux confucéens, la promotion de l’individualisme et de la démocratie directe ( non pas anarchisme ), la liberté et le respect de la liberté des autres, le naturel et même le Surhomme.

Citation :

“Qui s’attache, n’est pas bienveillant. Qui choisît le moment, n’est pas sage. Qui ne sait que pertes et profits sont corrélatifs, N’est pas un homme de bien. Qui agît par renom et se perd, N’est pas un gentilhomme.”

“Mort et vie, conservation et destruction, succès et échec, pauvreté et richesse, compétence et incompétence, calomnie et apologie, faim et soif. Ce sont toutes les alternances du Destin. Elles opèrent jour et nuit et on ne peut connaîtrent leurs sources. A quoi bon donc, les laisser troubler notre paix.”

“Nous rêvons que nous festoyons ; l’aube venue, nous pleurons. Au soir, nous pleurons, le lendemain matin, nous partons à la chasse. Pendant que nous rêvons nous ne savons pas que c’est un rêve. Dans notre rêve nous expliquons un autre rêve, et ce n’est qu’au réveille que nous savons que c’était un rêve. Et ce ne sera qu’au moment du grand réveil que nous saurons que c’était un grand rêve. Il n’y a que les sots qui se croient éveillés, ils en sont même parfaitement certains. Princes, bergers, tous uns dans cette même certitude ! Confucius et vous ne faites que rêver ; et moi qui dis que vous rêvez, je suis aussi en rêve.”

“Il y a sûrement un Vrai Maître, Mais on n’en voit pas la trace : Agissant, mais invisible ; réel, mais sans forme. Cent os, neuf orifices et six viscères ici assemblés. De qui suis-je l’intime ? Tous te réjouissent-ils ? As-tu un favori ? Sont-ils tous des serviteurs ? Entre serviteurs peuvent-ils se diriger ? Ou sont-ils tour à tour souverain et serviteur ? Si parmi eux trône un Vrai Souverain, Que l’on cherche ou non sa réalité, N’entame en rien sa Vérité.”

Annexe :

L’intégratité de l’Oeuvre de Tchouang Tseu (disponible librement). Vers l’idéal, le premier chapitre est une bonne mise en bouche.

Des citations sur One little Angel.

Des citations sur Evene.

Tags : Chine Société Citoyenneté Spiritualité Philosophie




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4 réactions à cet article    


  • 0 vote
    ab (---.---.137.28) 9 mars 2009 16:48

    Merci pour ces deux vidéos exprimant bien la non-dualité de cette philosophie chinoise.


    • 1 vote
      gregori.gaudefroy (---.---.24.134) 9 mars 2009 17:48

      Ce qui est trop proche et trop commun, le substrat familier de nos activités quotidiennes conscientes, nous n’y prêtons guère attention pour bien le percevoir... Nous devrions cultiver, nous qui ne sommes plus artisans, cette attention à l’infiniment proche et au presque immédiat de l’expérience quotidienne. C’est ce que Jean-François Billeter, s’inspirant de Wittgenstein, recommande pour traduire et pour lire le Tchouang-Tseu. Aussi je recommande vivement l’essai philosophique "Leçons sur Tchouang-Tseu " (Editions Allia - 6.10 euros) de cet auteur. Il a fondé sa méthode de traduction sur une approche phénoménologique " Je me demande d’abord, non quelles idées l’auteur développe, mais de quelle expérience particulière(...) il parle." Autre principe d’approche " il faut savoir s’arrêter à la description précise de qui est perçu et cela seul" extrait " Quand les gens s’imaginent que le langage leur fait saisir la réalité des choses, ils commettent une erreur parce que, dit Tchouang-Tseu,quand on perçoit, on ne parle pas et (que) quand on parle, on ne perçoit pas "...(p25) Je pense que sa traduction partielle pour l’instant du Tchouang-Tseu a considérablement fait avancer la sinologie française qui ronronnait depuis longtemps en opposant taoïsme populaire et littéraire tout en faisant de la retape au concept mutiforme " d’Empire ". A lire aussi le pamphlet " Contre François Jullien " (Editions Allia - même prix)

      NB : Attention aux traductions obsolètes telles que celle du jésuite Léon Wieger mise en annexe et à la soupe taoïste Du Huainanzi de la Pleïade.


      • 1 vote
        (---.---.34.180) 9 mars 2009 18:16

        Oui je connaissais les défauts de traductions, ca reste du libre.

        Il y a également cette traduction en français

        http://happy.joueb.com/news/119-zhuang-zi-nei-pian-preface#debutArticle

        Je conseille d’acheter en livre.

        Connaissez vous la version de Kia-hway Liou ? Je l’ai trouvé complète, pointue, sans pouvoir justifier forcément la bonne traduction.


      • 1 vote
        gregori.gaudefroy (---.---.24.134) 9 mars 2009 19:00

        à (IP:xxx.x38.34.180)

        Oui, je connais la version de Kia-hway Liou par la Pléïade où il a traduit aussi le Lao-Tseu et Lie-Tseu qui a été mon livre de chevet lorsque je pratiquais le yoga " Tao-yin Qigong du Ling Pao Ming " à Nantes. A cette traduction correcte et classique, je préfère celle de Billeter pour le Tchouang-Tseu et celle du poète Pierre Leyris pour le Lao-Tseu (dit La voie et la vertu) Je les trouve plus intuitives sans être moins rationnelles.



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