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Accueil du site > Actualités > Politique > Simone Weil, L’enracinement - Les philosophes de l’âme

Simone Weil, L’enracinement - Les philosophes de l’âme

« Rien au monde ne peut empêcher l'homme de se sentir né pour la liberté. Jamais, quoi qu'il advienne, il ne peut accepter la servitude ; car il pense.
L'enracinement est peut-être le besoin le plus important et le plus méconnu de l'âme humaine. » Simone Weil

Découvrir Simone Weil c’est rencontrer une femme philosophe humaniste et engagée. Énigmatique, anticonformiste, militante et résistante, qui est-elle ?

Emprunter ses pas c’est être touché par sa soif de vérité et d’agir, ses apports sont un rayon de lumière dans une Europe plongée dans la seconde guerre mondiale.

L’enracinement comme nécessité pour l’âme humaine est l’un des piliers qu’elle nous lègue pour vivre, construire et s’engager dans un monde troublé.

Conférence donnée le Vendredi 15 Mars à l'espace Salvator à Marseille
par Anaëlle Mehr, formatrice, conférencière et animatrice d’ateliers philo

Tags : Politique Histoire Philosophie Culture




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8 réactions à cet article    



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      Gollum Gollum 15 mai 10:25

      Une des rares personnalités du monde chrétien que j’apprécie. (Si, si)..

      Mais pas vraiment standard pour le coup et quelque peu hétérodoxe.


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        Et Hop ! 15 mai 14:24

        @Gollum

        Elle n’était pas chrétienne, je crois qu’elle n’avait pas voulu se faire baptiser.

        Mais comme Hannah Arendt, sa pensée, sa mentalité, sa philosophie sont très chrétiennes, ou plus exactement aristotéo-chrétienne, c’est-à-dire catholique. Elle avait contribué à la Révolution Nationale par un article dans une revue occitaniste sur les troubadours et l’amour courtois, republiée dans ses Écrits hitoriques et politiques. Car c’était en plus une héroïne qui était revenue des USA en France par solidarité pour les autres français qui devaient supporter l’occupation allemande. Malheureusement elle était atteinte de tuberculose, ce qui n’était pas rare à cette époque, même dans des familles bourgeoises.

        Autre point commun avec Hannah Arendt, ce sont les deux seules femmes au monde qui aient publié une vraie oeuvre philosophique, les deux seules femmes philosophes. Pour Hannnah Arent, sont oeuvre est Condition de l’homme moderne qui fait partie des dix chefs d’oeuvres du XXe siècle, je n’y met pas L’Enracinement qui n’est pas assez abouti. Il y a du potentiel chez les femmes juives qui s’ouvrent au catholicisme.

        Elle est le contraire de son homonyme Simone Weil, lâche, mythomane, profiteuse, vaniteuse et sans aucun fonds.


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        Gollum Gollum 15 mai 14:49

        @Et Hop !

        Elle n’était pas chrétienne, je crois qu’elle n’avait pas voulu se faire baptiser.

        Elle n’était pas catholique, nuance. Mais elle était bien chrétienne.

        Elle rejetait l’Église vue comme quelque chose de quasi diabolique au même titre que le Dieu de l’AT.

        Cela n’empêche pas certains catholiques d’essayer de la récupérer tant son prestige est immense..

        Très ouverte d’esprit (à l’opposé de la mentalité catholique, comme protestante) elle fut séduite par le catharisme, grande amatrice de Platon et Plotin, et avait appris le sanskrit pour lire le corpus indien.

        Grande métaphysicienne avec des intuitions très brillantes, moi elle m’a scotché. Littéralement.

        Elle est le contraire de son homonyme Simone Weil

        ---> Simone Veil

        Arendt je ne connais pas.


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        Et Hop ! 15 mai 16:24

        @Gollum : " Elle n’était pas catholique, nuance. Mais elle était bien chrétienne. "

        Pour être chrétien il faut être baptisé, qu’on soit catholique, orthodoxe, copte, ou d’une des innombrables sectes protestantes. Il ne suffit pas de considérer que la Christ était un grand sage, les évangiles sources d’une morale admirable et de s’efforces de la suivre, ni même de croire que Jésus était de nature divine, le Messie.

        Elle rejetait l’Église vue comme quelque chose de quasi diabolique (au même titre que le Dieu de l’AT). "

        C’est pour les Romains qu’elle avait une animadversion opiniâtre qui fait sourire, mais qui est très dans la tradition talmudique étant donné qu’ils ont détruit le temple (qui, soit dit en passant, était de construction romaine en pierre pour remplacer un temple e bois, Hérode n’était pas juif). Elle considérait le IIIe Reich comme la continuation de l’Empire Romain.

        Le séjour de Simone Weil (1909-1943) en France en 1941 s’est fait par les réseaux de l’Église catholique, sous la protection de Gustave Thibon (1903-2001), proche de Vichy, qui a fait éditer ses premières oeuvres chez Plon. Il écrit en 1948 dans l’Introduction à "Le Pesanteur et la Grâce" : " En juin 1941, je recevais d’un ami dominicain, le R.P. (Joseph-Marie Perrin 1905-2002), résidant alors à Marseille, une lettre que je n’ai pas conservée, mais qui contenait en substance ceci : "Je connais une jeune fille israélite, agrégée de philosophie et militante d’extrême-gauche qui, exclue de l’Universié par les nouvelles lois, désirerait travailler quelque temps à la campagne comme fille de ferme. Une telle expérience aurait besoin, à mon sens, d’être contrôlée, et je serais heureux que vous puissiez prendre cette jeune fille chez vous." (...) Mon premier réflexe fut donc négatif. (...) Le désir d’accueillir la proposition d’un ami (...) me fit revenir ensuite sur mon premier mouvement. (...) Quelques jours après, Simone Weil débarquait chez moi (en Ardèche). Nos premies contacts furent cordiaux mais pénibles. Sur le plan concret, nous n’étions d’accord à peu près sur rien. Elle discutait à l’infini, d’une voix inflexible et monotone, et je sortais littéralement usé de ces entretiens sans issue. Je m’armais alors, pour la supporter, de patience et de courtoisie. (...) Elle commençait alors à s’ouvrir de toute son âme au christianisme ; un mysticisme sans bavures émanait d’elle : je n’ai jamais rencontré, dans un être humain, une telle familiarité avec les mystères religieux ; jamais le mot de surnaturel ne m’est apparu plus gonflé de réalité qu’à son contact. (...) Je la vis pour la dernière fois au début de mai 1942. Elle m’apporta à la gare (de Marseille) une serviette bourrée de papiers en me priant de les lire et d’en prendre soin pendant son exil. (...) Je la regardai un moment s’éloigner dans la rue. Nous ne devions plus nous revoir." 

        " (Elle rejetait l’Église vue comme) quelque chose de quasi diabolique au même titre que le Dieu de l’AT. "

        Dans l’Ancien Testament, il y a deux dieux, avec trois appellations : le dieu universel de la Genèse (Dieu ou l’Éternel) qui est aussi celui de Jésus et de la Nouvelle Alliance ouverte à toutes les autres nations, et le dieu tribal, le dieu des armées des Hébreux, le dieu partisan appelé Yahvé (le dieu de Netanyaou). Je suppose que c’est ce dernier qu’elle rejetait.


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        ezechiel ezechiel 16 mai 23:03

        @Gollum "Elle n’était pas catholique, nuance. Mais elle était bien chrétienne."

        Simone Weil n’était ni chrétienne, ni catholique.
        C’était une mystique hérétique du marcionisme néo-platonicien.

        Elle niait totalement l’Église catholique et sa hiérarchie, pourtant garantes de la tradition depuis les Apôtres et les Pères de l’Église, et des Écritures Saintes jusqu’à aujourd’hui.

        Simone Weil différenciait le Dieu de l’Ancien Testament de celui du Nouveau Testament. Pour elle, Jésus Christ n’avait rien à voir avec la Parole de Dieu incarnée sur Terre, Révélation pour l’humanité entière.
        Non, Jésus était un simple mystique qui imaginait des voix, au même rang que Platon ou Bouddha, ce qui lui permettait de professer des absurdités telles que :
        "Dionysos et Osiris sont, d’une certaine manière, le Christ lui-même."
        "l’histoire de Prométhée est l’histoire même du Christ projetée dans l’éternité."

        "Il (le Christ) n’a pas eu de visions ni de voix au mont des Oliviers ni sur la croix. Les visions et les voix proviennent de ce que l’imagination prend un peu plus de part à l’amour surnaturel qu’il n’est strictement légitime."

        Tout comme dans la doctrine de Marcion (gnostique hérétique du IIème siècle), Simone Weil prétend que le Dieu de l’Ancien Testament est mauvais.
        Simone Weil tenait en horreur la Bible (ce qui, pour une soi disant chrétienne, est un comble !), y compris le Nouveau Testament, Dieu ne peut communiquer et dicter une quelconque loi aux hommes, car il s’est retiré du Monde, laissant l’homme seul face à ce matérialisme né d’un Dieu mauvais.
        L’on ne peut donc trouver un fondement de spiritualité que dans son propre intérieur, avec pour seules limites, celles fixées par soi-même.

        Ce reniement nihiliste conduit à l’abandon, au mépris total de soi-même, en prétendant imiter le Christ dans la souffrance. Le "christianisme" mystique que Simone Weil adopte est une religion d’esclavage et de servitude, elle se voyait elle-même comme esclave, adoptant une doctrine typique du catharisme du XIIème siècle :
        "la certitude que le christianisme est par excellence la religion des esclaves, que des esclaves ne peuvent pas ne pas y adhérer, et moi parmi les autres."

        "Le contact avec les créatures nous est donné par le sens de la présence. Le contact avec Dieu nous est donné par le sens de l’absence. Par comparaison avec cette absence, la présence devient plus absente que l’absence."

        Simone Weil prend du plaisir à s’autodétruire physiquement dans ce nihilisme insensé, en s’engageant même à travailler dans une usine dans des conditions déplorables, pour s’humilier et ressembler aux esclaves :
        "Comment moi l’esclave, je peux monter dans cet autobus, en user pour mes douze sous au même titre que n’importe qui ? Quelle faveur extraordinaire. L’esclavage m’a fait perdre tout sentiment d’avoir des droits."

        Simone Weil désobéit de fait aux Saintes Écritures, Saint Paul nous rappelle en effet que :
        "C’est pour la liberté que Christ nous a affranchis. Demeurez donc fermes, et ne vous laissez pas mettre de nouveau sous le joug de la servitude."
        Galates 5:1

        Le "christianisme" de Simone Weil n’est rien d’autre qu’un nihilisme en perdition. Elle considère qu’elle ne fait pas partie du plan de Dieu, pas d’échange, pas d’Amour, qu’elle soit là ou pas, cela ne changerait rien :
        "Il y a réellement joie parfaite et infinie en Dieu. Ma participation ne peut rien ajouter, la non-participation rien ôter à la réalité de cette joie parfaite et infinie. Dès lors, quelle importance que je doive y avoir part ou non ? Une importance nulle."
        Simone Weil - "La pesanteur et la grâce"

        Simone Weil mourra d’ailleurs à 34 ans, d’épuisement moral et physique.

        Par ailleurs, la détestation du Dieu de l’Ancien Testament conduit Simone Weil, comme Marcion, au rejet de tout ce qui vient du peuple hébreu et du judaïsme. Dans son livre le plus célèbre, elle écrit :
        "La malédiction d’Israël pèse sur la chrétienté. Les atrocités, l’Inquisition, les exterminations d’hérétiques et d’infidèles, c’était Israël. Le capitalisme, c’est Israël. Le totalitarisme, c’est Israël..."
        Simone Weil - "La pesanteur et la grâce" (Simone Weil parle ici de l’Israël biblique, l’État d’Israël n’existant pas encore à l’époque où elle écrivait ces lignes)


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        Gollum Gollum 17 mai 11:00

        @ezechiel

        "La malédiction d’Israël pèse sur la chrétienté. Les atrocités, l’Inquisition, les exterminations d’hérétiques et d’infidèles, c’était Israël. Le capitalisme, c’est Israël. Le totalitarisme, c’est Israël..."
        Simone Weil - "La pesanteur et la grâce"

        Elle avait fichtrement raison. Et comme vous êtes contre ça vous êtes un totalitaire ce que j’avais bien perçu il y a déjà bien longtemps.

        La messe est dite.

        Cela n’empêche pas des chrétiens d’essayer de récupérer Simone Weil comme ici sur le site de ce brave Bonnassiès, auteur du célèbre Dieu, la science, les preuves.. : https://fr.aleteia.org/2020/11/24/simone-weil-lettre-a-un-religieux/

        Mais c’est vrai que Bonnassiès n’est pas sédévacantiste.. c’est à dire borné pur et dur.


      • vote
        ezechiel ezechiel 18 mai 00:40

        @Gollum ""La malédiction d’Israël pèse sur la chrétienté. Les atrocités, l’Inquisition, les exterminations d’hérétiques et d’infidèles, c’était Israël. Le capitalisme, c’est Israël. Le totalitarisme, c’est Israël..."
        Elle avait fichtrement raison."

        Une manière de penser bien réductrice, basée en plus sur une totale imposture.



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