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L’extinction

Barbara : je crois que je vais te laisser... tu n'as pas l'air très inspirée... avec tous les morts que tu as sur les bras, en tout cas, j'espère que ton dieu sera là pour les recevoir... J'appelle Indira.

http://www.lejournaldepersonne.com/2012/03/lextinction/

 

Barbara : Allo Rebecca

Rebecca : C’est toi Barbara ?

Barbara : je suis dans tous mes états

Rebecca : Moi aussi, figure-toi, je pleure nos enfants... ceux qu’on a abattu comme des chiens

Barbara : tu vas rester longtemps en Israël ?

Rébecca : le temps de faire mon travail de deuil

Barbara : je crois qu’on ne viendra jamais à bout des pires atrocités... ecce homo... le voici... le revoilà.

Rébecca : comment leur dire : assez ! Assez ! C’en est assez ! Du sordide... nous en sommes lassés.

Barbara : C’est qu’on en arrive à justifier l’injustifiable... une première dans l’histoire de l’inhumanité...

Rébecca : et toi comment ça va ?

Barbara : ça va mais ça ne me va pas... je suis au plus bas

Rébecca : qu’est-ce qui t’arrive ?

Barbara : on m’a volé mon chien... le petit berger allemand...

Rébecca : arrête, s’il te plaît... je n’en peux plus... j’ai l’impression que plus rien ne va.

Barbara : j’y suis un peu trop attachée... je l’avoue... Pour moi, c’est l’effondrement de tout

Rébecca : qu’est-ce que tu comptes faire ?

Barbara : qu’est-ce que tu veux que je fasse... j’espère c’est tout ce que je fais... j’espère que le ravisseur va bien le traiter.

Rébecca : sinon, il ne l’aurait pas volé.

Barbara : tu plaisantes... il va le transformer en valeur marchande...

Rébecca : dans ce cas, espérons qu’il va tomber sur un bon repreneur.

Barbara : je crois que je vais te laisser... tu n’as pas l’air très inspirée... avec tous les morts que tu as sur les bras, en tout cas, j’espère que ton dieu sera là pour les recevoir... J’appelle Indira.

 

 

 

 

 

 

 

Barbara : allo Indira

Indira : c’est toi Barbara, dis-moi ce qui ne va pas ?

Barbara : on m’a volé mon chien... toi qui sais tout.... est-ce que tu peux m’aider à le retrouver ?

Indira : je ne suis pas voyante... je suis lucide... donc je ne peux pas t’aider à le retrouver... mais à t’y retrouver.

Barbara : je suis partie prenante... je t’écoute poétesse des Indes

Indira : ferme les yeux et ouvre bien ton oreille

Barbara : je souffre si tu veux tout savoir

Indira : on va s’attacher aux particules élémentaires de ta souffrance

Barbara : je t’écoute

Indira : ton moi, ton chien et ton monde sont mal fichus

Barbara : je le sais... je sais qu’ils sont mal fichus

Indira : ton moi, ton chien et ton monde sont des entités abstraites, en vérité, rien de réel ne leur correspond... 

Barbara : tu veux dire que mon moi, mon chien et mon monde n’existent pas vraiment ?

Indira : à peine... je veux dire que ce sont des représentations.... des visions sans objets.

Barbara : des représentations ? Mais c’est avec ça que je vis bordel !

Indira : c’est pour ça que c’est le bordel. Tu ne veux pas aller au-delà de ces représentations, c’est comme ça que tu vois les choses... mais elles ne sont pas comme ça...

Barbara : ok, tout est objet de représentation et alors ? Ça ne m’empêche pas de souffrir le martyre.

Indira : tu souffres parce que tu ne vois pas au-delà de ta façon de te représenter les choses...

Barbara : et qu’est-ce qu’il y au-delà... de moi, de mon chien ou du monde que j’exècre ?

Indira : il y a toi telle que tu te vois, ton chien tel que tu le regrettes et ton monde tel que tu l’exècre mais ce ne sont que des représentations que tu te fais... des pièces montées, si tu préfères.

Barbara : est-ce que j’ai le choix ?

Indira : bien entendu, on a toujours le choix... on peut toujours se représenter les choses autrement.

Barbara : oui je connais le refrain : en se disant que rien ne rime à rien et que tout revient au même.

Indira : quand tu as compris que ton moi n’est qu’une représentation... une pièce montée... tu as atteint le premier niveau de conscience... mundus est fabula : le moi, le monde et ton chien ne sont que des fables.

Barbara : il y a un deuxième niveau, je suppose.

Indira : oui... au-delà des vulgaires représentations... il y a des relations... entre moi et moi-même, moi-même et mon chien, mon chien et mon monde... c’est un tissu de relations... sans sujets et sans objets...

Barbara : tout est en relation... ça me fait une belle jambe !

Indira : tout à fait... quand tu dis "mon chien" tu établis une relation possessive entre toi et ton chien... qui explique déjà un peu plus le vol. C’est parce que tu crois le posséder qu’on t’a volé ton chien... et parce que tu crois qu’on te l’a volé... que tu pleures.

Barbara : je pleure parce que je souffre

Indira : ou tu souffres parce que tu pleures... c’est ça une relation... ça va dans les deux sens

Barbara : c’est ça le deuxième niveau de conscience ?

Indira : à quelque chose près

Barbara : ça ne me rend pas mon chien

Indira : c’est ton moi qui est perdu... pas ton chien

Barbara : passe en troisième, je cale !

Indira : pour retrouver ton chien... il va falloir l’exploser ma petite chérie. Tu as l’embarras du choix : ou tu t’exploses ou tu l’exploses ou tu exploses le monde que tu remets en cause.

Barbara : l’exploser comment ? Je ne sais pas fabriquer des bombes

Indira : c’est toi la bombe... c’est toi qui a mis le feu, c’est toi qui dois l’éteindre

Barbara ; t’as raison je brûle déjà

Indira : représentation... relation... extinction... qui dit mieux ?

Barbara : ne plus rien ressentir, c’est ça que tu veux dire ?

Indira : l’extinction de tout ce qui t’empêche d’être reine ou sereine

Barbara : c’est la fin du monde

Indira : raccroche. Et tu n’entendras plus tout ce que tu racontes

Barbara : je raccroche !

Tags : Humanitaire Droits de l’homme Discriminations Terrorisme




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2 réactions à cet article    


  • 4 votes
    Hijack ... Hijack 26 mars 2012 15:55

    Prestation de premier choix ... sur le fond et la forme !
    Avis bien entendu perso.


    • 1 vote
      Susanoo ! Susanoo 26 mars 2012 16:17

      Pour une fois je suis d’accord avec toi Hijack.

      C’est bien la première fois qu’une de ces vidéos me parle vraiment.

      Elle relativise l’objectivité de notre propre perception de la réalité en quelques minutes avec brio.

      Elle aborde là un des grands messages philosophiques véhiculé par la trilogie Matrix.

      Du Grand Art.



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