@ged252
Ce que vous énoncez ce sont des syllogismes dialectiques, qui
appartiennent avant tout au genre du syllogisme, plus largement à la
rhétorique, et non au genre de la dialectique stricto sensu, même si la
confusion est courante.
En quoi cette distinction est importante me direz-vous ?
Le syllogisme dialectique ou "la dialectique" tels que les
modernes l’entendent, c’est la dialectique d’Aristote. Or, il y a beaucoup de
sous-genres de la dialectique. Celle d’Aristote est différente de celle de
Platon par exemple, qui est différente de la dialectique décrite par Marx et
Engels, elle même différente de la dialectique matérialiste prônée sous les
régimes de Staline ou de Mao.
Le fait est que le terme de dialectique est problématique, et
généralement mal compris de nos jours. Pour faire un peu la lumière sur des
termes qui ont été grandement corrompus au cours du temps, il est bon de
remonter à leur étymologie première.
Dans dialectique, il y a dia (en traversant/ en divisant/ intermédiaire)
et le Logos (de la racine indo-européenne lg : cueillir, recueillir, accueillir
= l’accueil de la plénitude du monde). Le logos c’est la rationalité du monde
comme auto-mouvement du monde qui se déploie lui-même dans son devenir. C’est
le Logos qui forme le monde, et qui dans sa forme accomplie exprime le noein
(le sens). La dialectique s’articule donc à la manière d’une traversée du
Logos, comme étant celui d’appréhender sa destination comme signification
ontologique …
Pour voir à quoi ressemble la dialectique "véritable" ou en
tout cas première, il faut remonter aux modalités de raisonnements des Anciens,
à savoir telle qu’elle est appliquée dans les écrits des Présocratiques. Ceci dit,
ce mode de raisonnement est universel et se retrouve dans toutes les (grandes)
cultures.
Votre critique du système éducatif est pertinente, mais il ne me semble
pas qu’il faille accoler le terme de dialectique comme étant celui du maux
suprême. Le syllogisme (dialectique) est plus approprié déjà, dans tous les
cas, il convient de critiquer "la dialectique" telle qu’elle est
pratiquée de nos jours (et depuis fort longtemps), mais le poison peut être
transformé en remède, si vous me suivez bien