Qui est vraiment Maxime Nicolle, figure des gilets jaunes ? Un "analphabète politique et historique", selon Rudy Reichstadt

@maQiavel Pour moi, l’ouverture d’esprit réside surtout en un point fondamental : l’abandon des certitudes. Si on croit que l’on Sait, alors notre esprit est fermé aux idées qui vont à l’encontre de notre système de pensée (ce qui renforce d’autant plus notre dissonance cognitive). Mais si on comprend (pleinement, pas en mode "posture philosophique pour briller en société") que tout ce qu’on sait, c’est qu’on ne sait rien... là, à mon avis, on peut parler d’esprit vraiment ouvert. On peut toujours conserver des croyances et même des convictions, mais si on garde à l’esprit que les certitudes sont illusoires, alors on peut évoluer plus rapidement et sereinement, je crois ?

Au fait, c’est hors sujet (les commentaires de la vidéo d’Hygiène Emmentale m’y ont fait penser), mais quelqu’un ici a déjà eu vent de cette théorie https://www.youtube.com/watch?v=P1ULjJ3EqyY&t=311s ?
Perso, je trouve que les coïncidences sont bien trop fortes et nombreuses pour qu’on mette ça sur le compte de la paréidolie maladive...

@maQiavel Oui, c’est pour ça que contrairement à certains qui traitent ce genre de personnage de "vendus", j’ai tendance à croire qu’ils sont sincères, et endoctrinés dans cette idée de "Destinée Manifeste" du Camp du Bien devant implanter ses Démocraties partout dans le monde (et donc, tout ce qui est opposé à cette démarche = complotistes, populistes, fascistes, antisémites...).
Rudy vient du Cercle de l’Oratoire je crois, think tank anti-conspi par excellence... Enfin bref, pour moi ces gens souffrent de leur communautarisme idéologique, et d’énormes dissonances cognitives qui les fait réagir démesurément et de façon pavlovienne au moindre "inconfort" que leur procure des propos allant à l’encontre de leur "religion"... D’ailleurs, il me semble que ce type de réaction (qui vient de tous bords, conspis comme anti-conspis) révèle surtout ça, la dissonance cognitive, le fait que l’esprit s’accroche comme il peut à sa croyance, malgré des tas d’éléments lui indiquant qu’elle est foireuse.
En abandonnant ses certitudes, on commence à s’affranchir du dogme de ses propres religions.

@maQiavel (pas compris, ma réponse a pas été publiée... bref, je retente)
Oui, et c’est ce qui me fait dire que ces gens-là ne sont pas des "vendus" comme certains le disent, mais des gens honnêtes, qui souffrent en fait de leur communautarisme idéologique et de l’endoctrinement lié à leur parcours (Rudy vient du Cercle de l’Oratoire, think tank anti-conspi, néo-cons, donc pour la Destinée Manifeste du Camp du Bien qui doit établir -à des fins purement humanitaires— des Démocraties partout dans le monde, en conspuant les immondes complotistes, populistes, fascistes & antisémites qui s’y opposeraient).
C’est à mon avis leur dissonance cognitive qui les fait réagir démesurément et de façon pavlovienne au moindre propos leur procurant un "inconfort". Et d’une manière générale, je crois que c’est cette dissonance qui nous fait réagir de la sorte : submergé par elle, l’esprit botte en touche, et révèle ainsi de profondes failles dans le système de croyance.

@Deepnofin (arf, c’était un lag... désolé pour la répétition & le flood ).

@Deepnofin

On ne peut pas passer son temps à remettre en question tout ce qu’on sait ou croit savoir, on fonctionne à 99 % sur des croyances et des conventions, vécues comme des certitudes.

La méthode carthésienne du libre examen rationel ou expérimental ne vaut que dans des domines précis où on fait un travail scientifique.

Et encore, il y a de vastes domaines qui sont régi par la croyance ou le conventionnel, sans qu’il puisse en être autrement. Il y a 4 saisons, il pourrait y en avoir 3 ou 8, le jour est divisé en 24 heures, ce qui compte c’est que tout le monde ait les mêmes connaissances et les mêmes valeurs.

Est-ce que l’eau bout vraiment à 100°, est-ce que la Terre est ronde, on le croit et il n’y a pas besoin de le vérifier à chaque foi. On pourrait douter de tout : est-ce qu’il existe un passé, et un futur ? 

On marche ou on conduit une voiture sans savoir comment il faut s’y prendre, ni quels sont les actions qui sont mises en oeuvre. Pareil quand on drague une fille, ou quand on achète 1 kg de pommes. Presque tout se fait avec des conditionnements et des automatismes, sinon l’attention et la conscience seraient en permanence sollicitée sur des sujets insignifiants, et elle ne serait plus disponible pour des domaines plus élevés, tactiques, stratégiques.

Est-ce que serrer la main est le meilleur moyen de marquer l’entrée en relation ? Est-ce que l’inceste est mauvais ? Est-ce qu’il est dégueulasse de mélanger de la viande et du poisson dans la cuisine ? En musique, est-ce que le mode mineur est triste ? Est-ce que tel mot est grossier ou insultant ? Est-ce que c’est au propriétaire de faire certaines réparations et pas d’autres ? Est-ce qu’on peut mettre une cravatte à carreaux avec une chemise à fleurs ? Tout ça ce sont des normes sociales, elles pourraient être différentes, elles sont arbitraires, mais elles n’en sont pas moins obligatoires et impossibles à remettre en question sans être sanctionné. 

@maQiavel

Merci pour cette conférence de Régis Debray qui développe effectivement de façon beaucoup plus profonde ce que je disais en 20 lignes.

C’est aussi en passant une magnifique démonstration de la puissance incomparable de la langue française pour exprimer une pensée complexe et originale avec clarté, légèreté, précision, simplicité, esprit, sensibilité, nuance, élégance, facilité, évidence.

@maQiavel

J’ai assisté pendant plusieurs années aux dîners débats qu’il organisait au Centre de la photographie dans le IIIe arrondissement, au départ il était très rationaliste républicain, anticlérical, progressiste, universaliste et un peu scientiste — façon IIIe République - son thème de la médiologie étant de traiter les techniques médiatiques en matérialiste comme des infrastructures au sens marxiste, il se réclamait d’ailleurs du positivisme de Saint-Simon.
Malgré son âge déjà avancé, il a complètement révisé sa philosophie pour prendre en compte la croyance, au point de vue anthropologique. Son petit livre sur la frontière est aussi un résultat très abouti et remarquable de son évolution.