Le Congo-Brazzaville pris en tenaille par les fonds vautours
Les fondements de l’attaque des vautours
Ayant racheté à bas coût des créances envers le Congo-Brazzaville
auprès de la BNP-Paribas, de la Société générale ou de Banco do Brasil, Elliott Associates, FG Hemisphere, AF CAP
Inc., ou encore Walker International Holdings ont eu, comme souvent les fonds vautours, gain de cause devant les tribunaux.
La
force de leurs attaques s’est trouvée grandement accrue par la gabegie
des revenus pétroliers congolais qu’ils ont mise à nu. Difficile, en
effet, pour le gouvernement de Denis Sassou Nguesso de plaider
l’insolvabilité de l’État congolais quand les fonds pétroliers et le
budget sont en fait détournés dans des places financières offshore.
L’idée
de ces montages complexes aurait été suggérée par Denis Gokana en 2001
dans un contexte où le Congo, mauvais payeur de ses dettes depuis 1985,
se voyait harceler de façon croissante par des créanciers de plus en
plus virulents. Ils entendaient se faire rembourser par la saisie
directe de cargaisons pétrolières.
Denis Gokana, qui a accessoirement passé plusieurs années au sein
de la compagnie pétrolière Elf (devenue Total), dirige à la fois la société nationale des pétroles congolais (SNPC), entreprise publique qui a pour
mission la commercialisation du pétrole, et plusieurs entreprises privées dont Africa Oil and Gas Corporation, Sphinx Bermuda Ltd et Sphinx UK Ltd, sans que cela ne
pose à personne la question d’un éventuel conflit d’intérêt entre ces activités.
Les trois entités citées servent en réalité de sociétés écrans.
Elles sont toutes basées dans des paradis fiscaux tels que les Bermudes ou les Îles Vierges Britanniques.
L‘objectif avancé par le gouvernement congolais est d’empêcher les
saisies de pétrole. Denis Gokana et le clan Sassou ont pu tout mettre
en place sur les savants conseils de Nicolas Junod, avocat associé du cabinet Froriep Renggli
installé en Suisse.