Le Zouav

Oui et non ...

Dans son discours, Ford est effectivemment très critique envers le capitalisme financier qui ne produit pas, et il rejoint en effet le NSDAP sur le coté "socialiste" : de ce point de vue là, on pourrai l’assimiler à une sorte de résistance à "l’empire", à la finance internationale.

Mais il participera à l’effort de guerre allemand indirectement, les usines Ford en France et en Allemagne n’ont pas ou très peu été bombardé (elles sortaient pourtant des camions à la chaine), il fut décoré par Hitler ...
Je fais toujours le parrallèle entre les Usines Ford non bombardé et les ville de Dresde ou Hambourg intégralement détruite : en terme d’objectif militaire, entre une usine qui fabrique des transports de troupes et des grandes villes, j’ai du mal à comprendre le choix des alliés, et c’est pas innocent.

J’ai du mal à me faire un opinion tranché sur H. Ford, il a une aversion pour le système financier et usurier que je partage, il flirt avec le fascisme (le vrai, pas celui décrié par les antifa) dans plusieurs de ses déclarations/écrits, il est d’un antisémitisme maladif ...

On retrouve chez lui des facettes d’extrême gauche, et d’autres d’extrême droite.

Au final, je le classerai plus (je peux radicalement me tromper) dans la catégorie des idiots utiles (politiquement), à la manière d’un mélanchon, capable de pleurer pour la mort de Chavez et d’appeler à l’extermination de Kadhafi.

Des contradictions, des certitudes, des bons cotés et des mauvais. Un être humain me direz vous, m’enfin j’irai pas fleurir sa tombe...

"judéo-bolchevique" c’est un terme d’extrême-droite servant à dénoncer en partie la connivence capitalisme-communisme.

Ca c’est l’utilisation qu’en fait Henry Ford par exemple, et qui vient en partie du fait que les coco en russie et allemagne au début du XXeme sont en majorité des juifs.
Ford balance des trucs très fins sur le capitalisme, sur l’usure qui prend le pas sur le travail, mais sa vision du bouzin est faussé par un antisémitisme patent (sa revue, la publication des protocoles, etc ...), ce qui décédibilise une partie de son discours.

Au delà du terme en lui-même, c’est l’utilisation qu’on en fait (generer la peur, souder un peuple contre quelque chose), et c’est là que je retrouve la même volonté de faire peur : "Judéo-bolchevik", "Red" (pour rouge) ca va évoquer la peur aux EU pendant des decennies, de même qu’"Islamiste" ou "terroriste" maintenant.

Dans 1984, il y a trois camp qui s’affronte, et c’est un affrontement de circonstance, il est bien précisé que l’ennemi et l’ami changent sans qu’on ne sache pourquoi ni comment.

L’ennemi de l’occident, le drapeau à brandir pour faire peur aux populations pendant quasi tout le XXeme, c’est le rouge, le communiste.
Entre la chute du mur et le 11/09, les têtes pensantes ont chercher un nouvel ennemis contre lequel s’elever, afin de pouvoir cristaliser les peur et les maux de notre societé.
"L’islamo-terroriste" a remplacé le "judeo-bolchevik", c’est désormais lui qu’on invoque dans les depêches, dans les films de guerre, dans toute la propagande occidentale, comme l’ennemi de la societé, c’est assez facile à remarquer.

Et exactement comme les cocos qui se sont fait aider financièrement/technologiquement par des éléments Etat-Uniens (je n’aime pas amalgamer les ricains avec leurs élites) dès la revolution de 1917, les talibans en afghanistan, les saoud dans le golf ont recu armes, infos, fonds, ...

Le projet du NOM n’est pas incompatible avec un passage par la case 1984 (dans la construction géopolitique du monde).

Pour controler un peuple, la peur est de loin le meilleur moyen, et quoi de mieux pour faire peur qu’un ennemi puissant, dangereux et sanguinaire ?
Le NOM passera par une phase de "réunification de la societé" pour lutter contre un ennemi commun (terroristes, pays étranger coupeur de têtes d’enfants, végetaliens, faudra bien que quelqu’un s’y colle :) ), et on en est pas loin.

Avant d’être un criminel de guerre, c’est un prix Nobel de la paix (quand je dis avant, c’est ce qui vient en premier dans la presentation du bonhomme).
Vu son CV, la parole, quand il la veut il l’a !

Kissinger comme Zbig ont toujours detesté la russie/URSS, et c’est pas maintenant qu’il vont changer :)

Sentero :
Vous parlez du contexte européen de l’entre deux guerre : je vous invite à lire la transcription traduite (ou écouter si vous êtes à l’aise avec la langue anglaise) le discours de B. H. Freedman en 1961 (disponible ici entre autre : http://cristos.over-blog.com/pages/Discours_de_Benjamin_Freedman_en_1961_sur_le_sionisme-1727022.html )

Je n’adhère pas à tout, mais je trouve le début du discours sur la relation allemagne/juifs/russie très intéressant, et il (B. Freedman) est plutôt bien placé pour en parler.

Et il en ressort quand même que les juifs étaient plutôt bien implantés en Allemagne au début du 20ème, et que la russie tsariste par exemple, ou que l’emblématique H. Ford au USA, marquèrent plus le monde de l’antisémitisme que les écrits allemand de cette période.