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Commentaire de Elisa

sur L'analyse institutionnelle de Hayek


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Elisa 6 septembre 2010 17:23

La thèse de Hayek soulève de nombreux problèmes et des failles sérieuses dans sa cohérence.

Opposant l’ordre construit à l’ordre auto-régulé, il prétend que la liberté est dans le second. Comment peut-on parler de liberté dans un ordre qui s’autogénère par le jeu de forces qui échappe à à la compréhension et par conséquent à la décision et à la responsabilité ?


La hiérarchie qu’il établit entre ces deux ordres se heurte à un argument historique : comment justifier que l’auto-régulation libérale occupe une si faible place dans la succession des sociétés et civilisations ? L’Egypte pharaonique, les sociétés pré-colombiennes, la civilisation chinoise n’ont que peu de rapports avec cette rationalité sous-jacente au capitalisme moderne.


Mais comment ne pas appliquer à la théorie d’Hayek un soupçon bien difficile à évacuer. Les détenteurs du pouvoir et de la richesse ont très souvent défendu l’ordre dont ils profitaient par l’argument de nature (que celle-ci soit divine ou "naturelle"). Les systèmes adverses étant taxés de dangereuses constructions hérétiques, utopistes ou totalitaires. Autrement dit et pour simplifier, le libéralisme est le seul ordre conforme à la nature des choses et vouloir s’y opposer relève d’une dangereuse aberration mentale.


Enfin, comment défendre un système libéral dont les effets pervers s’accumulent depuis un siècle et demi ?


Heureusement que les Us et l’Europe n’ont pas toujours suivi ce prohète de malheur : les congés payés, la réduction du temps de travail, les solidarités sociales , etc...toutes ces atteintes à l’ordre auto-régulé ont permis quand même d’éviter le pire jusqu’à l’avènement des Nixon, Thatcher et autres Blair et Sarkozy !


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