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Commentaire de Étirév

sur L'IA, réussira-t-elle à nous faire oublier l'intelligence du coeur ? Avec Philippe Guillemant


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Étirév 13 septembre 2023 12:02

« L’IA, réussira-t-elle à nous faire oublier l’intelligence du cœur ? »
Il est vrai que, à l’ère des machines et de l’informatique, beaucoup se prennent pour des robots. Or, les robots ne vivent pas. Ils n’ont pas d’intériorité. Ils ne connaissent qu’une loi, celle des tyrans qui les manipulent.
De plus, pour les modernes, le Cœur se trouve réduit à ne plus désigner que le centre de l’affectivité, alors que pour les Anciens, il était regardé comme le siège de l’intelligence, non pas de cette faculté tout individuelle qu’est la raison (La « Smriti » des doctrines hindoues : connaissance discursive et proprement humaine, « lumière » réfléchie, car indirecte et tout extérieure, correspondant symboliquement à la lune), mais de l’Intelligence universelle dans ses rapports avec l’être humain qu’elle pénètre par l’intérieur, puisqu’elle réside ainsi en son centre même, et qu’elle illumine de son rayonnement (La « Shruti » des doctrines hindoues : fruit de l’inspiration directe, connaissance intuitive et supra-humaine, « lumière » directe correspondant symboliquement au soleil).
Blaise Pascal, dans les Pensées, écrit : « C’est le Cœur qui sent Dieu, et non la raison. Voilà ce qu’est la foi, Dieu sensible au Cœur, non à la raison. »
« Le Cœur est fait pour s’accorder, dit Jacqueline Kelen (dans « Le temps de la Bonté »), la raison pour distinguer et séparer. »
La connaissance du Cœur, c’est la perception directe de la Lumière intelligible, de cette Lumière du Verbe dont parle « saint Jean » au début de son Évangile, Lumière rayonnant du « Soleil spirituel » qui est le véritable « Cœur du Monde ».
Le discernement du Cœur (apprendre « par le Cœur » et non « par cœur ») permet de séparer la paille et le grain, l’esprit de la lettre. C’est cette faculté de l’âme qui donne le sens des « causes premières ».
Felix qui potuit rerum cognoscere causas ! : Heureux celui qui peut connaître les causes premières des choses !
NB : Dans le Coran, en son Centre, se trouve la sourate XVIII, sourate « Al-Kahf », sourate de la Caverne : la « Caverne » n’est autre que la cavité du Cœur, ce « Point d’appui immuable » qui représente le lieu de l’Union de l’individuel avec l’Universel, ou du « Moi » avec le « Soi ».
« Un point d’appui, donnez-moi un point d’appui, et je soulèverai le monde ! » dit Archimède.
Le point d’appui dont il est question ici, est donc, non pas seulement la cavité mystérieuse où s’élabore la vie rythmée du sang au sein d’un organisme, mais « la profondeur en soi », qui recèle l’ultime puissance de l’être, celle qui fait de l’homme un esprit incorporel en même temps qu’un centre à la double polarité, relative et absolue, mais un Tout enfin, qui est en secret cette « Chambre haute » où le « Fils » se réfugie pour communier avec « Dieu », c’est-à-dire avec le « Roi du Monde » ; c’est le point de contact de l’humain avec le Divin, cette « âme vivante » que Dante appelle « l’esprit de la vie, qui demeure dans la plus secrète chambre du cœur ».
Le Cœur est le transformateur principal du Feu divin. Il est le chemin qui mène de l’homme à « Dieu »
Nous devons réapprendre à percevoir avec le Cœur.


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