« Détrompez-vous, Fidel était un symbole,
celui de l’anti-impérialisme et des luttes pour la libération nationale. »
Oh, vous savez, les symboles, ça vaut ce que ça
vaut et ça dure ce que ça dure. Il me semble que de Mao à Chavez, en passant
par Cohn-Bendit, René Dumont, Hessel, Assange, Tsipras et Marinaleda, notre époque en fait une consommation
boulimique.
Chaque coterie a le sien. Tenez, même Cantona a été, quelques
semaines durant, érigé en symbole de la lutte contre les banques, en lançant un appel - ridicule parce que d’avance voué à l’échec - aux retraits massifs par les particuliers.
"Avec cet extrait du film "Complot" sortie en 1997 et dans lequel Mel Gibson avait le rôle principale, on se rend compte sans trop de difficulté que les théories du complot qui se sont propagées en France et ailleurs ont été importées des Etat-Unis."
Les théories du complot ont été le monopole de l’extrême droite européenne dès les lendemains de la 2e Guerre mondiale. Ils étaient alors judéo-maçonniques et ils tendaient à l’instauration d’un gouvernement mondial. A l’époque, ça faisait beaucoup rire les gens de gauche.
De toute manière, pour ressentir les émotions de quelqu’un d’autre, il faut être ce quelqu’un d’autre. Si ce n’est pas le cas, on ne peut qu’imaginer ce qu’il pourrait ressentir à partir de ce que nous ressentirions nous-mêmes si nous étions à sa place.
Qui nous dit que le type qui vient de voir sa femme se noyer en trépignant d’impuissance, parce qu’il ne sait pas nager, n’est pas, en réalité, soulagé d’en être enfin débarrassé ?
Sarkozy enrage de ne pas être Américain. C’est président des Etats-Unis qu’il aurait voulu être. Les pérégrinations de son papa l’ayant fait naître en France, il a dû se rabattre sur un second rôle dans lequel le génie qu’il s’attribue est aussi à l’étroit que dans une camisole de force.
Si l’on veut savoir ce que pense le vrai Sarközy, il faut se reporter à des propos qu’il a tenu, il y a environ une douzaine d’années, à Philippe de Villiers :
« Tu as de la chance, Philippe, toi tu aimes la France, son histoire, ses paysages. Moi, tout cela me laisse froid. Je ne m’intéresse qu’à l’avenir ... » cité par Éric Branca et Arnaud Folch, dans « Le mystère Villiers » (éditions du Rocher, 2006).