Le politiquement correct est orwellien, il s’agit
de criminalisation de la pensée. Il est alimenté par trois versants
idéologiques.
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Le déconstructionnisme, celui que cette
émission explore.
Il est constitué de matériaux de
pensées de différents philosophes et anthropologues, notamment des français
(Deleuze, Derrida, Foucault…) : la « French Theory » ; et par exemple Margareth Mead.
Ce courant de pensée analyse les lieux de pouvoirs, leur nature oppressive
et, comme les invités à droite sur le plateau l’expliquent, met en perspective
la vision d’une société construite sur la relation coupables / victimes.
Il
fragmente aussi, sans fin, l’identité des individus en aspect et sous-aspects,
pour y expurger des catégories communautaires : la race, la classe
sociale, le sexe, le genre, l’orientation sexuelle…
L’aspiration des invités de
gauche est l’indifférenciation et l’interchangeabilité des individus dans un
monde libre de races, d’identités, de cultures, de fonctions, de frontières. La
crainte de ceux de droite est la guerre de tous contre tous, selon la formule
de Thomas Hobbes à l’époque où l’Europe ne savait comment arrêter la
dissémination des guerres à déclenchement religieux.
Le média AJ+ fait circuler sur Facebook des
documentaires à format court à partir du mode de pensée deconstructionniste, le
tout premier étant le plus célèbre.
Le Qatar, propriétaire de la chaîne, étant à l’inverse du modèle de société que
celle-ci promeut, il s’agit ici d’une récupération idéologique pour une
stratégie de subversion.
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Le néoconservatisme, d’origine israélo-américaine.
C’est une idéologie à caractère impérial : pour
Israël il s’agit d’asservir le Moyen Orient et pour les États Unis, de renforcer
la Pax Américana. Le PNAC a transformé le lobby militaro-industriel, dénoncé
par Eisenhower, en corpus idéologique pour un monde unipolaire.
Le Cercle de
l’Oratoire créé à la suite de l’effondrement des tours de Manhattan,
manifestait l’attachement au giron du “grand frère américain”. Ce club a permis
au néoconservatisme de prendre racine en France et de transformer les médias bipartites droite gauche en mainstream homogène. C’est donc une
idéologie d’ingérence géopolitique : nous sommes les démocraties libérales, et
faisons face aux régimes illibéraux. Les états néoconservateurs court-circuitent
le droit international en refusant par exemple à Nicolas Maduro la légitimité de sa
fonction présidentielle et en reconnaissant à la place l’autorité diplomatique de Juan Guaido.
A noter que le déconstructionnisme dénonce le
pouvoir du fait des victimes de l’oppression, à l’inverse, le neoconservatisme
préserve le pouvoir contre les théories du complot. Pour ceux qui rassemblent
les deux idéologies : c’est la société qui est à refaire et l’état
est à protéger des menaces populaires.
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L’antinationalisme
Il a pris racine contre le FN qui a encapsulé
la question de la souveraineté et autour duquel tout un agglomérat
terminologique a été étendu : extrême droite, fascisme, pétainisme, rouge-brun,
racisme, antisémitisme…
Il y a aujourd’hui un antinationalisme de rue avec les
antifas et blocs noirs et un antinationalisme de salon, avec la dénonciation
médiatique de tout ce qui pourrait s’apparenter à du populisme. C’est une
idéologie très olfactive : « Ça pue ». Et ça prend en ciseaux le mouvement GJ.
La main atlantiste y est à l’oeuvre, via les Young Leaders et think-thanks, coté élites et décideurs et via
la CONEX
et VISA : Vigilance et Initiatives Syndicales Antifascistes, côté populaire.
La ligne de fracture a été ouverte depuis le referendum de 2005 et oppose,
selon Michel Onfray, les populistes et les populicides.